mercredi 22 janvier 2014

Une candidature Lutte Ouvrière Faire entendre le camp des travailleurs aux prochaines municipales



Lors de ce qui fut le dernier Conseil Municipal avant les élections de mars prochain, j’ai pu profiter d’une remarque arrogante du maire Bechter pour faire la déclaration suivante :

« Votre attitude pourrait paraître provocatrice. Elle me parait moi, militant de Lutte Ouvrière, simplement révélatrice de l’arrogance et de l’assurance de ce que vous êtes : le serviteur d’une des plus grosses fortunes de France, capitaliste de père en fils, grand bourgeois qui considère, comme tous ses semblables que son pouvoir est légitime, quoiqu’il fasse –qu’il corrompe des acheteurs d’arme en Belgique ou qu’il chasse la nuit dans son 4x4 dans sa forêt de Rambouillet. 

La grande bourgeoisie a ceci de caractéristique qu’elle considère que l’appareil d’Etat –police, justice, et bien sûr gouvernement (de droite comme de gauche)- est à son service.

Même les diplomates d’un « pays ami » « sont invités à faire de la médiation familiale" ! Les grands patrons, en France et dans le monde, les gros actionnaires sont capables de décider de fermer une usine parce qu’elle ne leur rapporte plus assez, et plonger ainsi une région entière dans la misère. Alors, pensez, rendre des comptes pour quelques petits millions d’euros distribués, c’est minable.
                 
C’est parce que je sais depuis toujours que la société est divisée en classes sociales, et Monsieur Dassault est la parfaite illustration –jusqu’à la caricature - de la classe bourgeoise, que je ne crois pas, moi dans la démocratie de cette République" bourgeoise.

Il est nécessaire d’utiliser notre force sociale, celle de tous mes compagnons de travail, celle de toutes les entreprises, de tous les habitants modestes du pays pour défendre nos conditions de vie. Et ce ne sont pas les élections, d'une Vème ou d'une VIème République qui pourront y arriver. Mais nous pouvons faire entendre notre voix.

C’est aussi pour affirmer cela que Lutte Ouvrière présentera une liste autonome aux élections municipales à Corbeil Essonnes et aux Européennes.

                Faire entendre la voix des travailleurs, résolument opposée à l’extrême droite , la droite et à la bourgeoisie de ce pays, et à la gauche gouvernementale qui sert également la politique du MEDEF, comme elle protège l’immunité parlementaire d’un grand bourgeois…

mardi 14 janvier 2014

Le Sénat et l’affaire Dassault : le concert des hypocrites

Le rejet par le Bureau du Sénat de la levée de l’immunité parlementaire du grand patron Dassault, le 8 janvier dernier, pour qu’il puisse être entendu par la justice, n’a pas empêché finalement le parquet et la police de perquisitionner l’entourage des hommes de mains du sénateur Ump, ce lundi 13 janvier.  Cinq personnes suspectes d’être impliquées dans l’affaire d’achat de votes lors des élections municipales à Corbeil-Essonnes ont été arrêtées et mises en garde à vue. 

Le Sénat sauve la mise à Dassault...
 
Le bureau du Sénat a donc sauvé une nouvelle fois la mise à Dassault… mais pas aux amis de ses hommes de mains. Bien qu’il y ait une majorité « de gauche » (14 voix contre 12), le bureau a voté contre la levée de l’immunité a une voix près et une abstention. Et le grand concert des déclarations hypocrites des sénateurs socialistes qui s’en est suivi, criant à la trahison à de quoi faire sourire. Ainsi Jean-Pierre Bel, vice-président socialiste du Sénat, Marie Lienemann, sénatrice socialiste, sont montés au créneau pour affirmer leur indignation et réclamer que l’on passe désormais au vote à main levée et non plus à bulletin secret, pour qu’enfin « chacun puisse se justifier devant le peuple ». 

...comme en juillet 2013 !

Le Premier ministre Ayrault, le sénateur vert, Placé, ainsi que d’autres ministres du gouvernement, ont emboîté le pas de ces  chevaliers démocrates. Ce n’est cependant pas la première fois que cela se passe ainsi. En juillet dernier, le bureau du Sénat avait déjà fait la même chose. Depuis, sénateurs et gouvernement socialiste n’ont pas bougé le petit doigt alors qu’ils en avaient les moyens. 

L'indignation hypocrite...

Cette feinte indignation cache bien mal la collusion qui existe entre la grande bourgeoisie et ses serviteurs politiques mais aussi le rôle protecteur que les institutions parlementaires ont toujours eu vis à vis de leurs membres, surtout lorsqu’ils sont puissants et des représentants patentés de la grande bourgeoisie. Les soutiens du patron milliardaire, aux méthodes mafieuses, ont naturellement débordé son camp politique de droite. Comme le disait en substance un sénateur, Dassault a des obligés partout et certains lui ont renvoyé l’ascenseur ! 

"d'un machin" (le Sénat) qui sert à rien...

Dans cette assemblée de menteurs professionnels, inutile au demeurant car elle sert surtout à recaser politiciens et bourgeois atteint par la limite d’âge, bien malin qui pourra savoir qui aura voté quoi. Il reste que ce petit monde politique perd encore dans cette affaire du crédit dans l’opinion populaire, ce qui a contraint bien des sénateurs à monter au créneau pour se défendre. En réalité, ces déclarations réclamant davantage de transparence des élus quant à leurs votes sont à destination de la population qui, déjà bien écœurée des mensonges quotidiens des différents gouvernements, est appelée à voter dans un peu plus de deux mois. 

illustre les liens entre l'appareil d’État et la grande bourgeoisie

Ces bateleurs de foire cherchent donc à donner le change tant bien que mal dans une histoire qui aura montré sans surprise les multiples soutiens dont bénéficie un Dassault au sein de l’Etat. 

Que l’on pense au milliard d’euros d’aide que le gouvernement vient tout juste d’accorder à son groupe industriel pour la modernisation du Rafale, avion dont l’Etat français est le seul acheteur ! 

Que l’on pense également aux 18 millions d’euros qu’encaisse le journal Le Figaro, propriété de l’avionneur milliardaire, grâce aux différentes aides accordées à la presse !

 Et l’on aura une toute petite idée des liens humains et surtout financiers qui unissent les hommes politiques, l’appareil d’Etat et la grande bourgeoisie.

lundi 13 janvier 2014

Dieudonné, Valls, Hollande : leur faire ravaler leurs boniments

Editorial des bulletins d'entreprise du 13 janvier 2014

Quand on déclare, comme Dieudonné, qu’il est « dommage » qu’un journaliste juif ne soit pas mort dans les chambres à gaz, on est antisémite. Quand, sous couvert d’impertinence, on remue jusqu’à l’obsession les vieux clichés contre les juifs, clichés qui firent les belles heures de l’extrême droite des années 1930, du régime de Vichy et des nazis, on est antisémite.

Dieudonné n’est pas qu’un provocateur, il véhicule une vision raciste de la société. Et le racisme anti-juif ne vaut pas mieux que le racisme anti-noir, anti-arabe ou anti-musulman.
Tous les racismes se ressemblent et s’assemblent. Il n’y a donc pas à s’étonner de la proximité de Dieudonné avec le Front national. Que Dieudonné ait choisi Le Pen pour parrain de sa fille, qu’il ait mis son théâtre à la disposition du FN et qu’il aime fréquenter certains de ses cadres est dans l’ordre des choses.

Les travailleurs ne doivent pas laisser pénétrer dans leurs rangs le poison raciste. De l’Allemagne nazie à l’Afrique du sud de l’apartheid en passant par les États-Unis ségrégationnistes, et par le continent africain où le racisme se décline avec l’ethnisme, les préjugés xénophobes se sont toujours retournés contre les travailleurs, contre les exploités, contre les plus pauvres, quand les véritables responsables de la misère et de l’oppression prospéraient.

À comparer avec Dieudonné, Valls, dans son habit de ministre de l’Intérieur, fait plus respectable. Mais qui a dit qu’il manquait « des Blancs, des blancos, des white » dans la ville d’Évry ? Valls ! Et quand il déclare, droit dans ses bottes, que les Roms ne peuvent pas s’intégrer, il fouille, lui aussi, dans les poubelles du Front national. Parce que faire croire que la présence de 17 000 Roms est un problème insoluble pour un pays de 65 millions d’habitants est abject ! Cela n’a d’ailleurs pas ému grand monde dans la direction du Parti socialiste.

De Dieudonné jusqu’à Valls en passant par le FN et l’UMP, chacun participe du climat nauséabond. Dieudonné, en bouffon sinistre, Valls en cultivant des préjugés lourds de conséquences du haut de son ministère. Les travailleurs ne doivent ni rire avec le premier, ni soutenir le second.

En en faisant l’homme à abattre, Valls a remis Dieudonné sur le devant de la scène. La Société M’Bala aura des problèmes financiers, et encore… Car pour quelqu’un qui se dit « antisystème », Monsieur a le sens des affaires ! En matière de prête-nom, de montage financier et d’évasion fiscale, il a l’air de s’y connaître aussi bien qu’un Woerth ou un Cahuzac.
Mais sur le fond, Valls a servi de faire-valoir à Dieudonné… et inversement. Grâce à Dieudonné, le premier flic de France a pu faire son numéro d’homme à poigne. Même si l’interdiction du spectacle incriminé sera inefficace du point de vue de la lutte antiraciste, c’est un coup politique réussi pour sa carrière de ministre.

Le rideau de fumée créé par le cirque Valls-Dieudonné a aussi profité au gouvernement en faisant diversion. Quant au nouveau numéro qui s’annonce autour des coucheries de Hollande, gageons qu’il occupera beaucoup, lui aussi, les journalistes.

Et pendant que les médias nous amusent avec ce genre de divertissement, le gouvernement continue d’enfoncer les classes populaires dans la pauvreté en laissant le chômage et la précarité exploser. Il peut tranquillement valider les licenciements chez Mory Ducros, chez Goodyear. Il peut laisser La Redoute supprimer 1 200 emplois sans avoir à s’expliquer.

Le gouvernement peut aller chercher jusqu’au dernier euro dans la poche des plus pauvres en augmentant la TVA, s’attaquer aux droits sociaux et aux services publics sans avoir de compte à rendre.

Pendant ces 15 jours de répit, le gouvernement a multiplié les tractations avec le patronat pour mettre au point leur pacte contre les travailleurs. Car ce « pacte de responsabilité », concocté par le patronat et le gouvernement, ne sera rien d’autre que de nouveaux sacrifices imposés aux travailleurs au prétexte de créer des emplois. Un million d’emplois prétend même le patronat !

Mais de qui se moquent-ils ? Le patronat et le gouvernement n’ont même pas été capables de réduire le nombre de chômeurs en un an, et ils veulent nous faire croire qu’ils vont créer un million d’emplois !

Des bonimenteurs, il y en a décidément de tous les genres ! Eh bien, il ne faut pas que les travailleurs tombent dans le panneau ! Ni dans celui des démagogues à la Dieudonné qui désignent à la vindicte des boucs émissaires, ni dans celui des démagogues qui gouvernent !

mercredi 8 janvier 2014

Le pourrissement du système Dassault



L’affaire Dassault continue de faire des vagues. La dernière en date ? Une plainte pour association de malfaiteurs déposée auprès du parquet d’Evry contre Serge Dassault, sénateur UMP, industriel multimilliardaire, patron du Figaro, le maire de Corbeil Jean-Pierre Bechter, et un diplomate marocain en poste à Paris… par Fatah Hou, victime d’une tentative d’assassinat par l’un des hommes de mains de Dassault, aujourd’hui en prison.
Fatah Hou faisait chanter Dassault avec un enregistrement clandestin compromettant où on entendait la voix de l’industriel reconnaître avoir versé des dons d’argent massifs pour service rendus, à son homme de main Younes Bouanara…  et qu’il ne voulait plus rien payer. Pour faire taire cet apprenti maître-chanteur, français dont les parents sont nés au Maroc, Dassault n’a pas hésité à solliciter les services de l’Etat marocain par l’intermédiaire d’un diplomate en poste à Paris. L’objectif de l’opération était d’intercepter Fatah Hou à la descente de l’avion lors d’un retour au Maroc.
Que Dassault puisse faire appel à la police d’un Etat étranger pour « régler » ses « affaires personnelles» n’est pas pour surprendre. C’est le comportement d’un milliardaire mafieux qui pense pouvoir tout acheter et tout corrompre. Et si le fameux « plan » concocté par Dassault et ses acolytes de la mairie de Corbeil a échoué, c’est tout simplement qu’entre temps, le « témoin gênant » a été blessé par balles… dans les rues de Corbeil.
Comme il est difficile de nier l’évidence, et cela d’autant que les preuves et les témoignages accablants s’accumulent contre lui (l’un de ses anciens adjoints vient tout juste de reconnaître publiquement qu’il distribuait des enveloppes sur ordre du cabinet du maire), Dassault ne réfute plus les faits, il joue seulement les innocents et avance la carte du « patron philanthrope », « naïf », « victime de sa générosité » et surtout « d’un racket organisé ». Et le recours à la police marocaine qui avait été envisagé pour museler un témoin gênant ? Une simple « aide » pour « raisonner » un jeune trop entreprenant, bien sûr !  
Ce mercredi, 8 janvier, le Sénat devait examiner une demande de lever d’immunité parlementaire afin que les juges puissent Dassault dans le cadre d’une garde à vue suite à une autre plainte. Rappelons seulement qu’en juillet dernier, le Sénat, à majorité de gauche, avait refusé de lever l’immunité du sénateur UMP de l’Essonne !
Toute l’affaire Dassault et ses multiples rebondissements, de la corruption généralisée aux règlements de compte entre hommes de mains, jusqu’à la demande d’intervention de la police marocaine, illustrent bien l’état de pourrissement avancé d’un système mafieux, mis en place par un grand bourgeois qui a voulu, à coups de millions, « se payer un fauteuil de maire »!

Corbeil

jeudi 2 janvier 2014

Les vœux de Dassault : bosses et tais-toi, acceptes un salaire minable et laisse-moi m'enrichir !



La lecture des vœux de Serge Dassault, le patron milliardaire, ex-maire de Corbeil, entendu par la justice dans plusieurs affaires, patron du journal "Le Figaro", ne manque ni de sel ni de piquant ! Ou comment un grand bourgeois milliardaire voit le monde : il y a trop de contraintes en France, on ne peut pas exploiter librement ! 

Ce grand patron qui pleurniche sur son sort et celui de ses congénères, la bouche pleine et les poches bien remplies, nous assène ses cours d’économie à deux balles à longueur de colonnes dans "Le Figaro" comme feu son père dans « Jours de France ». Mais derrière ses discours lénifiants, il y a la volonté de pouvoir exploiter librement la classe ouvrière. 

Qu’on en juge ! Pour réduire les dépenses publiques, il faudrait selon lui « revenir , sans finasser ni tourner autour du pot, à une durée légale du travail de 39 heures payées 35" (en gras dans le texte)  ! Oui, vous avez bien lu. Ce n’est pas une coquille. En d’autres termes, travailler gratuitement quatre heures de plus chaque semaine pour le patron. Rien de moins.  
 « L’Etat pourrait économiser 21 milliards par an d’allègements sociaux consentis aux entreprises », poursuit-il. Mais il y a une solution encore plus simple encore : arrêter tout simplement de subventionner le patronat à coup de dizaines de milliards par an, cela ferait des économies et bien plus importantes encore ! 

Son souhait : instituer « la flexisécurité » à la suédoise (lire la possibilité de licencier sans entraves), faire des coupes claires dans la fonction publique (comme au Canada), recourir massivement aux CDD comme en Allemagne et en Angleterre. Ses maîtres à penser ne sont désormais plus Reagan,  Tatcher ou Merkel mais Schroeder et Blair dont il vante les politiques libérales ! 

Et de nous ressortir sa litanie habituelle : il y a trop d’État, trop d’impôt, trop de charges  etc. Remarquez, cela ne manque pas de sel de la part d’un grand patron qui a bâti sa fortune grâce aux commandes de l’État et de l’argent public.

Quand il compare l’impôt sur la fortune à la révocation de l’Édit de Nantes au temps de Louis XIV qui , nous rappelle-t-il avait fait fuir les entrepreneurs, Dassault n'a pas peur du ridicule. Ses raccourcis, son simplisme et ses analogies foireuses n'ont qu'un seul but nous resservir le  bla bla traditionnel sur « les patrons créateurs de richesses » qui « risquent de quitter le pays » encore une fois etc. Il devrait cependant réviser ses classiques, car le vrai créateur de richesses, on le sait depuis le XIXe siècle c’est le travail et non le capital comme l'affirmaient certains économistes bourgeois bien avant Karl Marx ! 

La cerise sur le gâteau, c’est quand Dassault cite en exemple la Russie, enfin, « devenue libérale », et la Chine, ou thuriféraire de Deng Xiaoping, il vante son "enrichissez-vous" et regarde avec envie ces « milliardaires chinois » qui sillonnent le monde pour décrocher des marchés. Non, rassurez-vous, Dassault n’a pas perdu la tête, à cause de son grand âge, et les bulles de champagne ne lui ont pas embrumé le cerveau !


Quand, un grand bourgeois comme Dassault vante les mérites des dictatures  russes et chinoises, c’est qu’il voit dans ces pays la possibilité de s’enrichir de façon infinie et sans entraves pour les hommes de son espèce. Ce qu’il admire dans ces pays, c'est justement une absence totale de droit du travail, une surexploitation féroce de la classe ouvrière qui est taillable et corvéable à merci,  des conditions de travail dignes du XIXe siècle et des salaires de misère. Avec en prime une dictature pour faire régner l’ordre parmi les exploités. 
 
Voilà le « monde meilleur » que nous promet ce grand bourgeois milliardaire ! 

Et nous nous pouvons lui souhaiter qu’une seule chose : une bonne révolution car comme le disait la chanson « quand tout le pauvres s’y mettrons »... on pourra enfin débarrasser le monde de tout les parasites de son espèce.