jeudi 29 octobre 2015

Réunion publique


Liste Lutte ouvrière faire entendre le camp des travailleurs  (Ile-de-France)

à 20h30
Meeting avec Nathalie Arthaud  

vendredi 13 novembre à 20 h 30 

Grande salle de la Mutualité 
24, rue Saint-Victor Paris 5e métro Maubert-Mutualité
Entrée libre

Nathalie Arthaud dans les médias

Samedi 31 octobre
 
Lundi 2 novembre   
France 2 : Interview de Nathalie Arthaud  à 07h40

Lutte de Classe n°171 novembre 2015 est paru avec un article sur les élections régionales et bien d'autres sur l'actualité dans le monde

Quand la barbarie du monde nous rattrape

Editorial

26/10/2015
Bombardements, quartiers dévastés, attentats, assassinats, tortures, populations terrorisées par des régimes sanguinaires, réfugiés survivant dans des conditions infâmes : chaque jour la télévision et la presse amènent leur lot d’images barbares.

Cela se passe en Syrie, en Turquie, en Israël, dans les territoires palestiniens occupés. C’est en Irak, en Libye, au Yemen, au Nigeria ou en Afghanistan. C’est à des milliers de kilomètres d’ici. Mais même ceux qui veulent ne pas voir ne peuvent pas faire comme si cela n’existait pas.

Parce que les victimes de ces guerres sont jetées sur les routes par centaines de milliers et frappent aujourd’hui à nos portes. Parce qu’avec la menace du terrorisme, nous payons les contrecoups de ces oppressions et de ces guerres.

Et ce n’est pas un hasard : notre gouvernement est coresponsable de cet enfer. Parce qu’il bombarde en Irak et en Syrie. Parce qu’il apporte son soutien à l’État d’Israël, au gouvernement turc et aux dictatures du Golfe. Parce qu’il manœuvre en Afrique pour que la bourgeoisie française continue d’exploiter les richesses de ce continent. Cette barbarie ne peut pas ne pas rejaillir sur nous.

Elle aggrave d’ores et déjà le cours réactionnaire dans lequel l’Europe est engagée depuis quelques années. De partout en Europe, la crise, le chômage de masse et les politiques anti-ouvrières menées par tous les gouvernements, de gauche ou de droite, ont affaibli les partis gouvernementaux au profit de partis souverainistes anti-immigrés.

Ces partis d’extrême droite, pour différents qu’ils soient, ont en commun de s’appuyer sur des peurs et des préjugés et de les attiser. Ils sont partout profondément réactionnaires et anti-ouvriers.

Mais si l’extrême droite est championne du repli sur soi, elle n’est pas la seule force politique à pousser dans ce sens. La volonté affichée par tous les dirigeants européens de renforcer les frontières européennes, d’expulser ceux qui ne sont pas considérés comme de « vrais réfugiés » et même de rétablir des frontières au sein de l’espace Schengen, en témoigne.

Ici en France, sans même parler du Front national qui joue sur les préjugés les plus crasses, comment la droite et les socialistes présentent-ils les migrants ? Non pas comme des victimes, mais comme des indésirables ! Non pas comme des femmes et des hommes qui nous ressemblent, mais comme des « fardeaux » ! Qu’un élan de solidarité s’exprime, et la propagande mensongère et honteuse se met en marche pour marteler qu’il ne faut pas créer d’appel d’air.

Tout est fait pour que nous taisions nos sentiments de fraternité. Tout est fait pour nous convaincre que les migrants représentent une menace pour nous et nos enfants. Tout cela pour accréditer, ouvertement ou hypocritement, l’idée que le salut viendra du protectionnisme, de la méfiance à l’égard de l’étranger, des frontières voire des barbelés.

La France et la Grande-Bretagne - deux pays riches pour lesquels absorber quelques dizaines de milliers de migrants n’est pas un vrai problème - en sont à s’accuser mutuellement pour ce qui se passe à Calais. En Allemagne et en Suède, des minorités d’extrême droite s’organisent pour incendier des foyers de réfugiés. Combien d’autres racistes, portés par le climat actuel, se sentiront autorisés à s’attaquer aux immigrés ?

Dans les années 1990, en Yougoslavie, la démagogie xénophobe a débouché sur la constitution de milices puis sur la guerre civile. Il y a deux ans, dans l’est de l’Ukraine, on a vu comment ces mêmes réflexes ont dégénéré en escalade guerrière.

Si on n’y prend garde, la barbarie du monde, la xénophobie, les guerres nous rattraperont. Le nationalisme, la méfiance généralisée nous ont déjà rattrapés. Il faut que les travailleurs conscients prennent le contrepied de cette évolution délétère.

Ce n’est pas en se barricadant derrière des frontières qu’on se protégera du fléau du chômage, de la concurrence et de la misère du monde. Ces méfaits ne viennent pas de l’extérieur, mais de l’intérieur de notre société. Ils sont propres au capitalisme, et on ne s’en débarrassera qu’en renversant ce système.
Tout se tient : les bombes là-bas, l’exploitation et le chômage ici. Car elles ont une source commune, la course au profit et la domination d’une minorité sur toute la société.

La seule force capable de renverser cette domination est la classe ouvrière consciente de ses intérêts et organisée à l’échelle internationale. Cela commence par comprendre que toutes les victimes du capitalisme ont le même intérêt fondamental de mettre fin à ce système aussi injuste qu’inhumain.

mercredi 14 octobre 2015

Salariés d’Air France en garde à vue : la police et la justice au service de la hargne patronale


Communiqué

Après la hargne patronale, les aboiements serviles du gouvernement et de tous les leaders politiques de la gauche à l’extrême droite et le déchaînement médiatique, voilà la police et la justice qui se mêlent de l’affaire de la chemise déchirée, évidemment du côté patronal. Cinq travailleurs sont mis en garde à vue, des salariés de la division Cargo d’Air France qui travaillent au fret. C’est un des services auquel la direction de la compagnie a imposé le plus de sacrifices. Et ces travailleurs se sentent directement menacés par les réductions d’effectifs annoncés.

Après avoir essayé d’endormir les salariés d’Air France, de les diviser et de les démoraliser, la direction veut maintenant les mater. Tant que les travailleurs subissent l’exploitation et les licenciements sans renâcler, tant que le patronat porte les coups contre les travailleurs, les Sarkozy et les Hollande, la police et la justice ne trouvent rien à redire. Mais que les salariés essayent de rendre ces coups, qu’ils demandent des comptes au patronat et laissent éclater leur colère, et tout ce beau monde se ligue avec le patronat contre les travailleurs.

Les mêmes qui nous expliquent à longueur de journée que la lutte de classe n’existe plus, que les intérêts des travailleurs et du patronat concordent, prennent fait et cause pour le patronat contre les salariés, pour les licencieurs contre les licenciés, pour les exploiteurs contre les exploités. Alors, il faut arrêter toutes les poursuites à l’encontre de ces travailleurs qui n’ont fait que défendre leur seule richesse dans cette société, leur emploi. Et non aux suppressions d’emplois à Air France !
Nathalie Arthaud

 

À Air France et ailleurs, la lutte de classe existe bien

Editorial des bulletins d'entreprise
 
lundi 12 octobre 2015

« Scandaleux », « la chienlit » (Sarkozy), « des voyous » (Valls) : la hargne anti-ouvrière s’est déchaînée toute la semaine contre les salariés d’Air France à grand renfort d’images sorties de leur contexte et déformées par les médias parlant de « lynchage », là où deux cadres n’y ont laissé que leur chemise.

Ce lundi, on annonce l’arrestation à l’aube de cinq salariés comme s’il s’agissait de dangereux criminels. Après les politiques et les médias, la police et la justice vont donc s’acharner contre eux. C’est la lutte de classe dans toute sa brutalité.
Tant que les travailleurs subissent l’exploitation et les licenciements sans renâcler ; tant que le patronat porte les coups contre les travailleurs, les Sarkozy et les Hollande, la police et la justice ne trouvent rien à redire.

Mais que les salariés essayent de rendre ces coups, qu’ils laissent éclater leur colère contre les dirigeants et leurs larbins, et tout ce beau monde se ligue avec le patronat contre les travailleurs !

À longueur de journée, ces messieurs nous expliquent que la lutte de classe n’existe plus et que les intérêts des travailleurs et du patronat concordent parfaitement, mais, eux, ils la mènent en prenant fait et cause pour le patronat contre les salariés, en défendant les licencieurs contre les licenciés, les exploiteurs contre les exploités.

Sans perdre une minute, Hollande a condamné les salariés d’Air France. Tout juste rentré du Japon, Valls a organisé un conseil de guerre avec les dirigeants de l’entreprise, s’engageant à punir lourdement les « voyous » et cautionnant par avance les 2900 licenciements programmés.

Après avoir déversé sa bile contre le monde ouvrier, la droite a ordonné aux dirigeants syndicaux de se désolidariser des salariés et de les condamner sans appel. Et si elle a critiqué la direction d’Air France, c’est pour ne pas avoir licencié plus et plus tôt !

Quant au Front national, il s’est bien entendu joint à ce chœur anti-ouvrier avec Marion Maréchal Le Pen qui a dénoncé un « lynchage » et demandé l’intervention de la police.

Le FN prétend « défendre » les travailleurs, mais quand ceux-ci essayent de se défendre eux-mêmes, il hurle avec les loups. En condamnant les salariés d’Air France, le FN montre de façon éclatante son vrai visage, celui d’un parti profondément dévoué à l’ordre bourgeois et hostile aux luttes ouvrières. Il fait de la démagogie vis-à-vis des ouvriers et des plus pauvres, mais il les aime quand ils obéissent au patronat sans broncher. Dans l’opposition, le FN prend déjà fait et cause pour le patronat, cela en dit long sur la politique pro-patronale qu’il mènerait au pouvoir.

Tous ceux qui se placent dans le camp des travailleurs ne peuvent qu’être solidaires de la réaction des salariés d’Air France face à l’annonce des 2900 licenciements. Que croyaient les dirigeants d’Air France ? Qu’après avoir accepté depuis des années le gel de leur salaire, les milliers de suppressions d’emplois, l’aggravation de leurs conditions de travail, ils allaient sagement se laisser mettre dehors sans rien dire ? Eh bien non, les dirigeants d’Air France ont eu le retour de bâton et ils ne l’ont pas volé !

Air France a renoué avec les bénéfices ; le taux de remplissage de ses avions est excellent ; le marché aérien est en développement. Cela n’empêche pas la direction de s’en prendre aux salariés, de diviser et de monter des catégories les unes contre les autres et de faire un chantage à la faillite. Les mêmes manœuvres, les mêmes mensonges et les mêmes attaques patronales sévissent dans toutes les grandes entreprises du pays, et c’est cela qu’il faut combattre.
Et il s’agit bien là de violence. Car la vraie violence, c’est celle de la précarité et des salaires qui ne permettent pas de vivre, c’est celle qui condamne aujourd’hui six millions de femmes et d’hommes privés d’emploi, c’est celle de l’exploitation. Oh, les dirigeants qui décident de baisser les salaires, de licencier ou d’aggraver la charge de travail n’ont pas besoin d’élever la voix, ils ont le pouvoir. Mais leurs décisions sont autant de coups contre les travailleurs.

La domination patronale et sa violence épuisent les travailleurs et les chômeurs d’ici et tuent des millions de femmes et d’hommes au travers de la famine et des guerres. Il faut les combattre.

Et cela passe par un rapport de force, une colère collective organisée. Face à des travailleurs divisés et inorganisés, les patrons sont tout-puissants ; mais si la classe ouvrière s’organise, si elle se sert réellement de sa force collective, ce ne sont pas seulement deux chemises de hauts cadres, mais la dictature de la bourgeoisie qui sera menacée.
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mardi 6 octobre 2015

Solidarité avec les salariés d’Air France


Je tiens à exprimer tout mon soutien aux travailleurs en lutte chez Air France, révoltés par l’annonce de 2900 licenciements dans leur entreprise.

Les images des dirigeants d’Air France fuyant le Comité d’entreprise, chemises déchirées, montrent que la colère a explosé. Mais que croyaient-ils ? Que les salariés d’Air France allaient tranquillement se laisser mettre dehors, aller pointer à pôle emploi et après aux restos du cœur, sans rien dire, sans crier leur colère ?

Les salariés d’Air France, que ce soient les personnels au sol, les hôtesses ou stewards ou les pilotes, ont déjà fait de lourds sacrifices, des sacrifices sur leur salaire et des sacrifices sur leurs conditions de travail. Et voilà que le chantage à la faillite de l’entreprise continue ! Voilà qu’ils sont maintenant menacés de payer de leur emploi la course aux profits de leur direction !

Macron et Valls ont eu des mots très durs pour condamner les salariés et aucun pour s’inquiéter de la violence faite à ceux qui risquent d’être précipités dans le chômage, dans un pays qui compte 6 millions de chômeurs. Depuis le début ils expriment leur total soutien aux licencieurs d’Air France. Ils montrent ainsi une fois de plus qu’ils sont corps et âme dans le camp du patronat.

Alors oui les salariés d’Air France ont de quoi être en colère !

Nathalie Arthaud

À bas la politique pro-patronale du gouvernement !

Editorial des bulletins d’entreprises
lundi 5 octobre 2015

Toujours plus à droite, toujours plus pro-patronale : voilà la ligne suivie par le gouvernement prétendument socialiste. Et il ne s’agit pas seulement d’Emmanuel Macron !

Le ministre de l’Économie a certes promu la loi qui a cassé les protections des salariés sur le travail du dimanche et les licenciements. Il multiplie les déclarations contre les fonctionnaires et les 35 heures. Mais ceux qui, au PS, le critiquent en épargnant Valls et Hollande sont bien hypocrites car ces derniers n’ont pas attendu Macron pour s’attaquer aux droits des travailleurs.

Faut-il rappeler le CICE qui consiste à arroser les entreprises de milliards, sans aucun effet sur l’emploi ? Les accords de compétitivité qui permettent aujourd’hui d’imposer une hausse du temps de travail avec baisse de salaire ?

Même quand il prétend prendre des mesures favorables aux classes populaires, le gouvernement mène une politique anti-ouvrière. En matière fiscale, les baisses promises ne font que masquer la hausse des impôts locaux. Et en ce qui concerne la Fonction publique, les avancées pour les bas salaires ne sont que le paravent d’une diète généralisée.

Maintenant, le gouvernement veut réduire le code du travail à quelques principes et laisser s’imposer les conventions collectives et les accords d’entreprise qui pourront être en deçà des lois actuelles. Fragmenter, émietter, casser les droits collectifs qui valaient pour tous les salariés, y compris pour ceux des petites entreprises, c’est la politique patronale depuis toujours.

En externalisant, en généralisant la sous-traitance, l’intérim et les CDD, le patronat multiplie les statuts, individualise les conditions de travail et les droits des travailleurs. Sur 100 salariés qui interviennent dans un atelier, sur un chantier ou dans une entreprise de services, combien relèvent du même employeur ? Alors qu’ils travaillent ensemble, combien ont la même grille de salaire, les mêmes primes, les mêmes droits aux congés, aux repos ou à la retraite ?

Tout est fait pour diviser les travailleurs, pour les opposer et, au besoin, pour les monter les uns contre les autres. Chez Smart, à Hambach en Moselle, la maison mère Daimler a fait 7 milliards de profits l’an dernier. Mais on accuse les ouvriers ayant refusé de travailler 39 heures payées 37 d’avoir agi contre l’emploi des jeunes. Chez Air France, ce sont les pilotes qui sont accusés d’être responsables des suppressions d’emplois pourtant décidées par la direction.

Mais, de l’entreprise de nettoyage à celle d’informatique, de l’intérimaire à l’embauché, de la femme de ménage, de l’ouvrier jusqu’au pilote d’avion, le même chantage patronal s’exerce. Supprimer des emplois, comprimer les salaires, allonger la durée du travail, précariser la main-d’œuvre : les mêmes attaques sont menées partout pour préserver les profits.

Le patronat mène la lutte pour l’ensemble de sa classe ? Il faut qu’en face, les travailleurs soient unis pour contre-attaquer.

Chaque salarié, chaque militant, réagit naturellement à l’attaque qui le touche dans son métier et dans son secteur. Isolés par la politique patronale et livrés à eux-mêmes par le manque d’initiatives collectives des centrales syndicales, il est difficile pour les travailleurs conscients de se poser les problèmes à l’échelle de l’ensemble de leur classe et d’y répondre.

Ce sont les confédérations syndicales qui devraient le faire. Ce sont elles qui devraient populariser la nécessité pour les travailleurs de parler d’une même voix, d’affirmer leurs intérêts de classe et d’organiser la lutte collective.

Au lieu de cela, certaines centrales comme la CFDT servent la soupe au gouvernement et au patronat en défendant pour les travailleurs des « droits à la carte ». Et les autres centrales n’ont plus la préoccupation de populariser la nécessité d’un combat de l’ensemble de la classe ouvrière.

Jeudi 8 octobre, la CGT, Solidaires et la FSU appellent à une mobilisation interprofessionnelle. Mais elles ont laissé chacune de leurs fédérations décider des modalités de cette journée. Dans les secteurs où cette journée a été relayée et préparée, certains appellent à la grève quand d’autres appellent seulement à la manifestation. Dans ces circonstances, les manifestations ne rassembleront qu’une fraction du monde du travail.

Mais il faut se saisir de l’occasion. Car ceux qui feront grève et défileront auront le mérite d’avancer des revendications communes à l’ensemble des salariés. Ils auront le mérite d’affirmer leur camp contre le patronat et ce gouvernement anti-ouvrier. Ils auront mille fois raison car c’est une nécessité.
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lundi 5 octobre 2015

Hier, dimanche 4 octobre 2015 à Paris Manifestation en solidarité avec les migrants

Voilà quelques slogans de Lutte Ouvrière scandés hier à la manifestation  du 4 octobre

A bas les frontières
Solidarité des opprimés
du monde entier

Migrants ou réfugiés,
Liberté de circulation,
Liberté d’installation


Travailleurs et opprimés du monde entier,
Entre nous pas de frontière.
Notre patrie, c’est l’humanité.

A bas, à bas les frontières
Solidarité, solidarité
Avec les migrants et les réfugiés.

A bas, à bas,
l’Europe des murs
et des barbelés

Hollande répand la mort et la misère.
Armée française,
Hors d’Afrique et du Moyen-Orient.

Le prochain Cercle Léon Trotsky

Il aura pour sujet :
Le réchauffement climatique, un révélateur de l’irresponsabilité du capitalisme
vendredi 9 octobre 2015 - 
20h30 Docks de Paris-Eurosites
 
Avenue des Magasins généraux - Aubervilliers
Métro : Front Populaire - ligne 12 Participation aux frais : 3 euros
Un départ groupé aura lieu à partir de Corbeil. Me contacter. 

Des bombes pour la Syrie et des barbelés pour les réfugiés

Editorial

Les principaux dirigeants de la planète sont réunis à New York pour l’assemblée générale de l’ONU. La Syrie sera leur sujet principal. Oh, ils ne discuteront pas de l’aide humanitaire urgente à apporter aux millions de réfugiés syriens, ce n’est pas leur problème ! Ils discuteront alliances - y compris avec des dictateurs sanglants-, bombardements, guerre.
Que la réunion débouche ou pas sur un accord, il ne fait plus de doute que les grandes puissances vont intensifier la guerre contre Daech en Syrie avec, peut-être dans quelques mois, une nouvelle intervention terrestre. Une fois de plus, on nous explique que la guerre est la seule façon de rétablir la « stabilité » dans la région. Mais quelle stabilité y a-t-il en Afghanistan ou en Irak après des années de guerre et d’occupation américaine ?
Il n’y aura pas de stabilité en Syrie tant que cette région restera un terrain de rivalités et de manigances pour les grandes puissances. Des États-Unis à la Russie en passant par le Qatar, la Turquie ou l’Iran, chacun alimente le chaos en soutenant telle bande armée contre telle autre, en montant les chiites ou les Kurdes contre les sunnites quand les autres font le calcul inverse.
Et parmi toutes ces manœuvres, il y a les minables petits calculs des dirigeants français, comme ces frappes aériennes commandées à point nommé la veille de l’ouverture de la réunion de l’ONU pour faire en sorte que les intérêts des pétroliers et des marchands de canon français ne soient pas oubliés dans les tractations.
Pour la droite et le FN, Hollande n’est encore pas assez va-t-en guerre ! Avec un cynisme assumé, Marine Le Pen et nombre de responsables de droite expliquent qu’il faut s’appuyer sur Bachar Al-Assad quand bien même il est responsable d’avoir mis son pays à feu et à sang bien avant que Daech n’existe.
Parmi ceux qui quittent la Syrie, beaucoup fuient les bombes et le régime d’Assad. Et tout ce que les politiciens français trouvent à leur dire, c’est « restez dans votre pays, nous allons continuer de bombarder et aider Assad à conforter son régime » !
La politique prônée par ces dirigeants en Syrie est criminelle. Et elle l’est encore quand ils défendent la fermeture des frontières et érigent de nouveaux murs et barbelés contre ceux qui ont pris la route de l’exode ou lorsqu’ils mégotent sur leur accueil, comme le fait Hollande.
Un mur de barbelés en Hongrie
Il faut la liberté de circulation et d’installation pour les migrants. Il faut l’ouverture des frontières. Il y a déjà eu trop de morts, trop de naufrages, trop de personnes électrocutées à Calais ou mortes asphyxiées dans des camions.


Ceux qui parmi les travailleurs sont sincèrement inquiets de ce qu’il y a déjà beaucoup de chômeurs doivent avoir en tête que le chômage, la précarité et les bas salaires ne dépendent pas de l’arrivée des migrants. Ils dépendent du rapport de force avec le patronat et des luttes que le monde du travail est capable de mener contre les licencieurs et tous ces groupes capitalistes rapaces.
L’emploi n’est pas un stock limité qu’il faudrait se partager et le chômage n’est pas une loi de la nature. Ils résultent de la politique patronale qui consiste à exploiter au maximum ceux qui travaillent quand bien même toute une fraction de la jeunesse se morfond au chômage.
Pour faire taire tout sentiment d’humanité vis-à-vis des migrants, les dirigeants répètent qu’ « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Comme si les travailleurs n’avaient d’autre choix que de se partager la misère ! Comme s’il fallait se résigner à être en concurrence les uns avec les autres quand les richesses s’accumulent dans les mains d’une minorité !
La bourgeoisie et ses laquais politiques opposent les intérimaires aux CDI, les salariés du privé aux fonctionnaires, pour masquer leur responsabilité dans le recul des conditions de vie de la classe ouvrière. Cette fois, ce sont les migrants qu’ils présentent comme un danger. Eh bien, les travailleurs ont intérêt à ne pas se tromper de camp et à être solidaires des migrants contre tous ces dirigeants !
Une barrière de plusieurs mètres de haut à Ceuta, enclave espagnole au Maroc
Le monde ouvrier a intérêt à soutenir la liberté de circulation et d’installation des migrants. D’abord parce que tous les travailleurs sont des migrants potentiels et ont à se déplacer au gré des fermetures d’entreprises et des crises.
Ensuite parce que les migrants sont de futurs frères de classe. Même si certains d’entre eux avaient des vies de médecin, d’avocat ou de commerçant dans leur pays, ils deviendront ici, pour la plupart, des exploités, des camarades de travail. Pour qu’ils deviennent de futurs camarades de lutte contre le chômage et l’exploitation, il faut les accueillir comme des frères.
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