vendredi 29 janvier 2016

Hollande en Inde : au service de Dassault

« Merci, M. Le Drian, merci M. Hollande pour tout ce que vous faites, pas seulement pour nous, pour toutes les exportations », a déclaré Serge Dassault devant les micros.

Et c’est vrai qu’il s’est donné du mal, le VRP en chef Hollande, pour vendre les engins de mort du milliardaire. Il a même fait déplacer en Inde le 35e régiment d’infanterie pour défiler à Delhi à côté de l’armée indienne.
Cette visite a abouti à un protocole d’accord avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, concernant l’achat des 36 Rafale. Reste encore bien des marchandages avant que le chèque ne soit signé. Comme pour une voiture, il faudra choisir les options... ce qui n’est pas tout à fait un détail puisqu’elles feraient varier le prix global entre 5 et 10 milliards ! Ce sera autant d’argent volé au peuple indien et qui ne servira qu’à accroître les tensions militaires dans la région.



Les travailleurs doivent se faire entendre

Éditorial des bulletins d’entreprise du 25 janvier 2016

27 Janvier 2016 
 
La course pour la présidentielle est lancée. Après Fillon, Juppé et Copé, Sarkozy sort un livre-confessions. Faute de sondages flatteurs, il mise sur un succès de librairie pour rester dans la course de la primaire de droite.

À gauche, c’est sur une démagogie sécuritaire écœurante, sur la révision de la Constitution et la prolongation de l’état d’urgence que Hollande parie pour faire monter sa cote de popularité.

Nul besoin de dire que les intérêts des travailleurs sont absents de ce cirque politicien.

La semaine dernière, nous avons encore eu droit aux provocations de Macron assurant que « la vie d’un entrepreneur est souvent plus dure que celle d’un salarié… parce qu’eux, ils peuvent tout perdre ». Comme si les travailleurs étaient protégés, assurés d’avoir un emploi, de toucher un salaire, d’avoir un logement !
Et cela ne devait pas suffire, puisqu’il en a rajouté, à Davos, devant un parterre de grands capitalistes, en affirmant qu’il fallait mettre fin à la majoration des heures supplémentaires de façon à enterrer les 35 heures.
Valls et Hollande n’en disent pas tant, mais ils agissent. Et tout est sur la table : les 25 % de majoration des heures supplémentaires qui pourraient disparaître du Code du travail ; la baisse des indemnités prud’homales auxquelles ont droit les salariés licenciés sans cause réelle et sérieuse ; et même la baisse des indemnités de chômage !

La crise a jeté dans la précarité des millions de femmes et d’hommes ? Eh bien, le gouvernement envisage de couper dans leurs allocations chômage quand des milliards sont versés à fonds perdus au patronat.

Et comme on l’a vu avec Air France, le gouvernement voudrait, en plus, que les travailleurs se taisent. C’est aussi le sens de la condamnation à neuf mois de prison ferme des anciens ouvriers de Goodyear, coupables d’avoir lutté contre la fermeture de leur usine à Amiens.

ID Logistics – Lisses : 35 salariés licenciés pour avoir fait grève


Début décembre, 150 salariés de l’entrepôt de stockage ID Logistics de Lisses dans l’Essonne, sous-traitant d’Intermarché, ont fait grève dix jours pour contester au patron les nouveaux quotas de rendement donnant droit à des primes. Le mouvement avait été très suivi, car la prime de rendement est essentielle pour que le salaire décolle du smic.
Dès le début du conflit, il apparaissait que le patron optait pour le pourrissement de la grève en misant sur de multiples provocations.
 
Au final, ce sont 35 salariés qui ont été convoqués pour des entretiens disciplinaires qui se sont tenus sur deux jours au siège social, à Cavaillon. La prise en charge par ID Logistics de ce périple se voulait manifestement méprisante : il s’agissait de montrer que le groupe a de l’argent et qu’il peut le mettre là où il le veut.
 
Les entretiens eux-mêmes étaient une farce tant les reproches faits à chacun des travailleurs convoqués ne tenaient pas la route. Des actes ont été reprochés à des salariés qui n’étaient pas aux endroits indiqués, tous ont été accusés faussement d’avoir enfreint « la liberté du travail ». Dans leur façon négligente de traiter chaque dossier, les intervenants des Ressources humaines se sont montrés particulièrement méprisants. Il s’agissait de relayer la morgue patronale auprès de ces travailleurs qui avaient osé faire grève. Après entretien, les 35 salariés ont tous reçu la même lettre de licenciement.
 
Parmi les licenciés, le patron a choisi dix élus du personnel et un mandaté, n’épargnant aucun des syndicats qui s’étaient retrouvés dans le mouvement (CGT, CFDT, FO et CFTC).
Depuis la fin du conflit, le site voit son activité reculer, ce qui alimente des bruits de délocalisation. En tout cas, à la fois dans l’annonce de ces nouveaux quotas de travail irréalisables et dans la façon de gérer le conflit, le patron a donné l’impression de vouloir se débarrasser du site et des salariés.
 
Confortés par un contexte politique réactionnaire, ces patrons mènent le combat de classe en exposant leur morgue. Ils n’auront pas volé les retours de bâton.
 
 27 Janvier 2016

Conseil départemental de l’Essonne : les agents en colère

La colère gronde chez les agents de l’Essonne contre le projet de budget du conseil départemental, qui prévoit une série d’attaques contre le personnel et les services sociaux.
Lundi 25 janvier, à l’appel des syndicats, près de 700 agents des services départementaux d’Evry, rejoints par d’autres venus de plusieurs collèges, ou encore de très nombreuses assistantes sociales des Maisons des solidarités, se sont retrouvés à Evry. Casseroles et sifflets ont répondu aux grilles fermées du conseil départemental et aux gaz lacrymogènes de la police.

Quelques jours avant, le vendredi 15 janvier, près de 500 travailleurs s’étaient déjà réunis pour exprimer leur colère. Au prétexte de la dette du département, le conseil départemental voudrait carrément supprimer les neuf jours de RTT, une décision s’ajoutant à la suppression de primes.

C’est le fonctionnement des services sociaux qui est aussi attaqué puisque, depuis le début de l’année, les assistantes sociales n’ont plus de fonds pour payer une chambre d’hôtel destinée à l’hébergement d’urgence de femmes ou de mineurs, alors même que les foyers sont tous pleins. Comme si tout cela n’était pas suffisant, Durovray, le président (LR) du conseil départemental, a également annoncé des reports de paiements aux associations, qui seraient étalés sur six ans, de quoi paralyser bien des associations et pousser à des suppressions d’emplois.

La droite, aux affaires depuis les dernières élections, accuse bien évidemment la gauche d’être responsable de la situation financière du département. La gauche s’en défend mais sans rencontrer le soutien des agents. La tentative de Guedj, l’ancien président (socialiste) du conseil général, de prendre la parole face aux manifestants a été huée autant que le refus de Durovray de recevoir une délégation.
Pour le personnel, il n’est pas question d’en rester là. Des préavis étaient déposés et rendez-vous était pris pour une nouvelle manifestation vendredi 29 janvier à Evry.

 27 Janvier 2016