mardi 14 janvier 2014

Le Sénat et l’affaire Dassault : le concert des hypocrites

Le rejet par le Bureau du Sénat de la levée de l’immunité parlementaire du grand patron Dassault, le 8 janvier dernier, pour qu’il puisse être entendu par la justice, n’a pas empêché finalement le parquet et la police de perquisitionner l’entourage des hommes de mains du sénateur Ump, ce lundi 13 janvier.  Cinq personnes suspectes d’être impliquées dans l’affaire d’achat de votes lors des élections municipales à Corbeil-Essonnes ont été arrêtées et mises en garde à vue. 

Le Sénat sauve la mise à Dassault...
 
Le bureau du Sénat a donc sauvé une nouvelle fois la mise à Dassault… mais pas aux amis de ses hommes de mains. Bien qu’il y ait une majorité « de gauche » (14 voix contre 12), le bureau a voté contre la levée de l’immunité a une voix près et une abstention. Et le grand concert des déclarations hypocrites des sénateurs socialistes qui s’en est suivi, criant à la trahison à de quoi faire sourire. Ainsi Jean-Pierre Bel, vice-président socialiste du Sénat, Marie Lienemann, sénatrice socialiste, sont montés au créneau pour affirmer leur indignation et réclamer que l’on passe désormais au vote à main levée et non plus à bulletin secret, pour qu’enfin « chacun puisse se justifier devant le peuple ». 

...comme en juillet 2013 !

Le Premier ministre Ayrault, le sénateur vert, Placé, ainsi que d’autres ministres du gouvernement, ont emboîté le pas de ces  chevaliers démocrates. Ce n’est cependant pas la première fois que cela se passe ainsi. En juillet dernier, le bureau du Sénat avait déjà fait la même chose. Depuis, sénateurs et gouvernement socialiste n’ont pas bougé le petit doigt alors qu’ils en avaient les moyens. 

L'indignation hypocrite...

Cette feinte indignation cache bien mal la collusion qui existe entre la grande bourgeoisie et ses serviteurs politiques mais aussi le rôle protecteur que les institutions parlementaires ont toujours eu vis à vis de leurs membres, surtout lorsqu’ils sont puissants et des représentants patentés de la grande bourgeoisie. Les soutiens du patron milliardaire, aux méthodes mafieuses, ont naturellement débordé son camp politique de droite. Comme le disait en substance un sénateur, Dassault a des obligés partout et certains lui ont renvoyé l’ascenseur ! 

"d'un machin" (le Sénat) qui sert à rien...

Dans cette assemblée de menteurs professionnels, inutile au demeurant car elle sert surtout à recaser politiciens et bourgeois atteint par la limite d’âge, bien malin qui pourra savoir qui aura voté quoi. Il reste que ce petit monde politique perd encore dans cette affaire du crédit dans l’opinion populaire, ce qui a contraint bien des sénateurs à monter au créneau pour se défendre. En réalité, ces déclarations réclamant davantage de transparence des élus quant à leurs votes sont à destination de la population qui, déjà bien écœurée des mensonges quotidiens des différents gouvernements, est appelée à voter dans un peu plus de deux mois. 

illustre les liens entre l'appareil d’État et la grande bourgeoisie

Ces bateleurs de foire cherchent donc à donner le change tant bien que mal dans une histoire qui aura montré sans surprise les multiples soutiens dont bénéficie un Dassault au sein de l’Etat. 

Que l’on pense au milliard d’euros d’aide que le gouvernement vient tout juste d’accorder à son groupe industriel pour la modernisation du Rafale, avion dont l’Etat français est le seul acheteur ! 

Que l’on pense également aux 18 millions d’euros qu’encaisse le journal Le Figaro, propriété de l’avionneur milliardaire, grâce aux différentes aides accordées à la presse !

 Et l’on aura une toute petite idée des liens humains et surtout financiers qui unissent les hommes politiques, l’appareil d’Etat et la grande bourgeoisie.

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