mardi 23 février 2016

Code du travail : une provocation qui ne doit pas rester sans réponse

Editorial
22/02/2016 
 
La loi sur le Code du travail qui sera présentée par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a été dévoilée. Ce projet, écrit sous la dictée du Medef, est une nouvelle déclaration de guerre contre le monde du travail.
Le gouvernement parle de « flexi-sécurité ». On voit bien la flexibilité ! Toutes les limitations de la durée du temps de travail sautent. Par accord d’entreprise, la durée maximale pourrait être portée à 12 h par jour et à 48 h par semaine. Et avec accord de l’inspecteur du travail, elle pourrait même aller jusqu’à 60 h.
Non seulement les 35 heures n'existent plus que sur le papier, mais les heures supplémentaires seront de moins en moins payées puisque la majoration légale descendrait à 10 % et puisqu’il deviendrait possible de les comptabiliser sur une, deux, voire trois années.
Mais où est la sécurité ? Où est la sécurité quand les salariés pourront être licenciés dès que les commandes de l’entreprise baisseront, ou dès que la direction prétextera un manque de compétitivité ? Où est la sécurité quand le gouvernement s’échine à défaire le mince filet de protection que constituent les indemnités prud’homales ?
Et ce n’est sûrement pas en réduisant les allocations chômage que le gouvernement « sécurisera » les salariés alors qu’il y a six millions de chômeurs !
Le gouvernement se moque des salariés comme des chômeurs. La seule chose qu’il « sécurise », c’est le grand patronat, ses profits et son pouvoir sur les travailleurs.
En donnant la possibilité aux accords d’entreprise de fixer des droits inférieurs à la loi, le projet sonne la fin de la loi valable pour tous les travailleurs et ouvre les portes à la généralisation du chantage patronal. Et tout est prévu ! Si les syndicats refusaient d’exaucer les quatre volontés patronales, il y aura… le référendum d’entreprise.

"Un oeil sur la planète" sur France 2



Une émission à voir et à faire voir

J’ai pu regarder,  hier soir, l’émission passée dans le magazine de France 2 « Un œil sur la planète ». L’émission passait jeudi dernier à 22H40, un horaire où il est possible de voir des reportages qui relaient une vision moins officielle de la réalité du monde. L’émission portait sur la Syrie et cherchait à répondre à la question : comment est-on arrivé à ce chaos total ?
 
Ce que j’ai apprécié dans le reportage, c’est qu’il permet d’exposer comment la population de ces pays est l’otage du jeu des grandes puissances impérialistes et des puissances locales. 

Pour déstabiliser le régime de Bachar el Assad, les impérialismes français et britanniques n’ont pas hésité en 2011 à livrer des armes à des groupes catalogués comme « démocratiques ». En réalité cette volonté de déstabilisation au service des marchands de canon a abouti à une guerre de clans généralisée qui a fait émerger d’innombrables factions armées se prélevant sur la population. Car la Syrie est un passage stratégique pour les passages de gazoducs vers la méditerranée, et un pays où l’on a trouvé du pétrole notamment sur le plateau du Golan. Ce pays est devenu un enjeu géopolitique pour les puissances régionales voisines, de la Turquie, au Qatar, en passant par l’Arabie Saoudite qui ont alimenté également en groupes et en armes des bandes armées djihadistes cherchant à renverser le pouvoir d’Assad. Sans oublier l’Iran qui soutient le régime d’Assad. Et de guerre régionale, le conflit syrien est devenu en l’espace de quelques mois, un conflit international avec l’intervention de la Russie, des Etats-Unis et de pays européens.

A la question de la journaliste interrogeant les réfugiés pour savoir s’ils fuyaient le régime d’Assad ou les groupes djihadistes, les syriens répondent tous qu’ils fuient la guerre et le chaos général de la situation dans laquelle les grandes puissances et les puissances locales ont mis la population.

La situation effroyable dans laquelle est plongée cette population syrienne, dont la moitié a dû quitter son logement, illustre le degré avancé du pourrissement du système capitaliste.  Ceux parmi la population qui ont pu fuir le pays doivent affronter les barbelés de l’Union Européenne et le cynisme de ses dirigeants. Les autres, parmi les couches plus pauvres, sont pris au piège de cette guerre interminable.  Prisonniers d’un monde où les zones stratégiques de l’énergie sont la proie de l’impérialisme.  Prisonniers d’un système dans lequel les richesses du sous-sol sont disputées à coups de guerre et de mise en place de dictatures féroces.  Il est temps que renaisse un mouvement ouvrier international. C’est une question vitale pour l’humanité.

"Homeland" Un film à voir

            Sur le même sujet,  un film documentaire sort en ce moment dans les salles. Il s’agit de « Homeland » de Farhas Abbel (deux fois trois heures).  Cet irakien retrace en deux temps la vie de plusieurs familles irakiennes.  Une première partie expose la vie avant l’intervention des Américains en 2003 pendant la dictature de Saddam Hussein et une deuxième montre le chaos généralisé qui a suivi l’intervention américaine et auquel fait face la population. L’un des généraux américains avait déclaré que les Etats-Unis renverraient l’Irak « à l’âge de pierre ». 

Le chaos actuel en Irak – qui dure depuis près de 25 ans- montre quelle est la capacité de destruction de l’impérialisme américain et de sa bourgeoisie pour défendre leurs intérêts et jusqu’où ils sont capables d’aller pour voler les richesses pétrolières d’un pays, quitte à détruire tout un pays, écraser un peuple sous les bombes et lui imposer la loi des bandes armées.

jeudi 18 février 2016

De retour à Corbeil pour un discours : Valls un homme politique de la bourgeoisie en Campagne


Lundi dernier,  Valls était à Corbeil Essonnes et j’ai reçu une invitation à l’écouter à la Papeterie. 

Cela m’a rappelé qu’il y a quinze jours,  il avait tenu à participer aux vœux de Jean Pierre  Bechter aux côtés de Serge Dassault. La fine équipe était encadrée des représentants du gratin local de politiciens en vue. 

Qui se ressemble s’assemble !

On se souvient qu’il y a quatre ans,  le premier ministre  était maire d’Evry. Il  pourfendait le système mafieux instauré par Serge Dassault et relayé par son homme de paille et politicien professionnel Bechter. En dénonçant la situation de Corbeil-Essonnes, Valls  cherchait à pousser son laborieux poulain Da Silva à la conquête de la ville.  Les pratiques de Dassault étaient si caricaturales qu’à bon frais, il cherchait à apparaître auprès du milieu populaire comme le chevalier justicier.  Que de chemin depuis. A l’époque, d’aucuns le voyait ministre d’ouverture de Sarkozy.

Depuis, Valls est au pouvoir et  l’affaire des achats de voix à Corbeil-Essonnes  a rejoint la longue liste des affaires qui se perdent dans les méandres de la justice bourgeoise.   Valls est  à la tête d’un gouvernement qui met les syndicalistes  et les travailleurs en prison,  et son parquet sait être expéditif envers les travailleurs qui cherchent à défendre leur emploi. 

L’équipe Hollande Valls  dans son ensemble est une machine de guerre pour défendre les intérêts de la bourgeoisie contre les travailleurs. Dans la crise du capitalisme dont elle est seule responsable, la bourgeoisie se bat pour gonfler encore plus ses profits. Dassault n a jamais autant vendu de Rafale que depuis que les gouvernements socialistes ont été mis en place et les coups de menton va-t-en guerre de Valls résonnent auprès des industriels de guerre français comme autant de profits sonnants et trébuchants.   

Alors je ne me retrouve pas dans les postures qui, déjà,  à "gauche", se mettent en place pour préparer les prochaines élections avant d’appeler à  « battre la droite ». Valls enveloppe son discours d'un verbiage « républicain », teinté de « social»,  il ratissage large, très "Troisième République", il n'en défend pas moins les intérêts de la bourgeoisie.

Car ceux qui voudraient nous faire croire qu’il y aurait une « vraie » « gauche de gouvernement », ou une autre, tout aussi « vraie »  « à gauche de la gauche », portent à confusion. Au XIXe siècle, on parlait de partis ouvriers ou de partis bourgeois, les choses étaient claires. Et les politiciens comme Valls qui se présentent comme ayant des solutions dans le cadre du système nous mentent. Ce qu’il faut ce n’est pas de courir après une énième « vraie gauche » qui n’a jamais existé mais de défendre becs et ongles nos intérêts matériels et politiques en tant que travailleurs, défendre nos intérêts de classe. 

Alors oui, il y a bien, des hommes qui défendent la bourgeoisie, et Valls fait partie de ceux-là. Et il y a ceux qui font partie du camp des travailleurs, de la classe ouvrière, et qui défendent la perspective d’une société communiste, et nous sommes de ceux-là.  

Une économie délirante

Editorial

15/02/2016

En titrant « Hollande : Monsieur Bricolage », le journal Le Parisien a dit l’essentiel du remaniement ministériel qui a fait entrer dans le gouvernement trois écologistes et recyclé Ayrault aux Affaires étrangères.

Ce manège politicien, comme celui de la primaire à droite, amuse les médias, mais il est sans intérêt pour les travailleurs. Hollande a changé de marionnettes, pas de politique. Et sa politique, on la connaît pour la subir depuis près de quatre ans.

Que ce soit le patronat, la droite ou le gouvernement prétendument socialiste, ils étaient tous d’accord : pour que l’économie reparte, il fallait réduire les dépenses publiques et les déficits. Pour que les entreprises rétablissent leurs marges, il fallait gagner en compétitivité, restructurer, licencier.

Et cela a été fait. Au nom de cette satanée productivité, des centaines de milliers de femmes et d’hommes ont perdu leur travail. Des millions d’autres ont sacrifié leur salaire, leurs jours de RTT, leurs conditions de travail pour que l’entreprise grappille quelques centimes sur le concurrent.

Quel que soit leur secteur, l’automobile, les transports, la banque, tous les salariés sont soumis à une discipline de fer. Et ils en produisent des richesses, ils en suent des profits et des milliards !

Où conduit cette accumulation de bénéfices et de dividendes ? Y a-t-il eu les investissements promis ? L’avènement d’une nouvelle économie plus moderne, plus prospère ? Non.

Le grand patronat l’avoue, les perspectives d’investissement sont toujours mauvaises parce que les carnets de commandes ne sont pas suffisamment remplis.

Les milliards que les capitalistes extraient de la production et de l’exploitation des travailleurs ne leur suffisent pas. Il leur faut encore les placer, les faire fructifier, le plus possible et le plus vite possible. Et, dans ce contexte de crise, ce sont la finance et la spéculation qui offrent toujours les meilleurs débouchés.

lundi 8 février 2016

Dassault et les ventes d'armes

Un article du journal Lutte Ouvrière sur les ventes d'armes par Dassault

Dassault - Argenteuil : les vautours

03 Février 2016
Après avoir asséché les finances publiques pendant plusieurs décennies avec le programme Rafale, Dassault bombe le torse pour avoir réussi à décrocher deux contrats à l’export, avec l’Égypte et le Qatar. Mais les tensions qui s’exacerbent au Moyen-Orient sous la houlette des grandes puissances, et notamment de la France, lui mettent davantage l’eau à la bouche.
L’éditorial du journal d’entreprise Dassault Mag, signé du PDG Éric Trappier, illustre le cynisme des objectifs visés : « Contrairement à ceux qui voulaient toucher les dividendes de la paix après la chute du mur de Berlin, nous avons toujours su que la paix est un dividende de l’effort de défense. C’est aussi pour cela que nous faisons notre métier. »

C’est bien entendu au nom de la lutte contre le terrorisme que Dassault entend, lui, toucher les dividendes de la guerre. Et, comme il faut rendre tout cela présentable, le PDG, flanqué des représentants de toutes les organisations syndicales, est allé lui aussi « rendre hommage aux victimes du Bataclan ». Il est vrai que Dassault lui-même ne s’est pas risqué à une telle démonstration, tant elle serait apparue choquante aux yeux de tous, mais il y a délégué son premier violon, qui a affirmé aux salariés « l’avoir fait en votre nom à tous ». Mais à qui a-t-il donc demandé ?

Si Dassault a tenu à embarquer les organisations syndicales avec lui, c’est aussi qu’il compte faire taire tous ceux qui, à l’usine, tout en étant profondément choqués par ces attentats terroristes, ne se sentent pas pour autant solidaires des va-t-en-guerre et de celui qui compte bien en faire pour lui-même une opération très rentable.

Fondation Dassault – Corbeil-Essonnes : en grève

Un article du Journal Lutte Ouvrière

03 Février 2016
Une cinquantaine de salariés de la fondation Dassault de Corbeil-Essonnes sont mobilisés dans une grève depuis lundi 1er février.
Pour gagner une implantation dans la ville de Corbeil-Essonnes dont il prévoyait de conquérir la mairie, le milliardaire Serge Dassault y avait basé en 1993 cette fondation portant son nom et destinée à accueillir un public handicapé. Le personnel regroupe 70 professionnels et la fondation profite de financements publics à travers les conseils départemental et régional.

Même si cela ne s’était pas traduit par des arrêts de travail, le personnel fait face, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction il y a un an, à des pressions incessantes, qui vont des petites remarques dégradantes aux menaces directes de licenciement. La direction cherche surtout, à travers son management, à imposer une discipline de travail demandant au personnel davantage de flexibilité et de polyvalence. Le discours est à la mode chez les directeurs contaminés par les exigences patronales et se relaie dans des environnements de travail peu habitués à l’affronter collectivement.

Pour faire passer cette nouvelle organisation de travail davantage marquée par la polyvalence, la direction invoque des directives du conseil départemental, plus exigeantes sur le plan financier. Dans ce yoyo entre fondation et département, les salariés sont baladés sans trouver de véritables interlocuteurs.

Alors, c’est le mérite de la grève d’être une réponse collective des salariés, qui jusque-là subissaient individuellement les pressions de l’encadrement. Les grévistes veulent que chacun soit reconnu dans son métier et dans ses droits.

  Correspondant LO

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Un article du Parisien

A Corbeil, des salariés de la fondation Dassault en grève

Sébastien Morelli | | MAJ :



Corbeil-Essonnes, ce lundi matin. Une cinquantaine de salariés, sur 70, dénoncent le management de leur direction.
Corbeil-Essonnes, ce lundi matin. Une cinquantaine de salariés, sur 70, dénoncent le management de leur direction. (LP/S.M.)

Ils étaient mobilisés dès 7 heures du matin. Une cinquantaine de membres du personnel, sur 70, de la fondation Serge Dassault, ont manifesté toute la journée devant les grilles de leur établissement rue Dauphine à Corbeil-Essonnes. Ce foyer de vie accueille 60 adultes en situation de handicap.



Emmenés par la CGT et la CFDT, les grévistes ont voté la poursuite de la grève ce mardi. En attendant, un service minimum est assuré pour les pensionnaires. « Ce mouvement concerne nos conditions de travail, éclaire l’un des manifestants. Depuis un peu plus d’un an, une nouvelle direction est en place et pratique un management anxiogène fait de menaces de licenciements, de pressions… »

La plupart des salariés grévistes disent avoir été reçus par la médecine du travail. « Nous avons eu une vingtaine d’arrêts maladie en moins d’un an, certains prennent des antidépresseurs. C’est du jamais vuchez nous », détaille Christophe, un éducateur de nuit.

« Nous sommes confrontés à une résistance face à des changements dans l’organisation du travail, se défend Pierre Rius, directeur général de l’association des amis de la fondation Serge Dassault. Il n’y a pas de menace sur l’emploi, au contraire. Nous avons transformé des CDD en CDI, mais avec des personnels qui peuvent tourner dans plusieurs équipes. Notre secteur connaît des évolutions profondes qui nécessitent des aménagements dans le fonctionnement des services. »
Le Parisien

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A Corbeil, la grève continue à la fondation Dassault

| MAJ :
 
Un autre article du Parisien
 
Corbeil-Essonnes, lundi 1er février. Les manifestants ont voté la poursuite de la grève. (LP/S.M.)

En grève illimitée depuis lundi, une cinquantaine de membres du personnel, sur 70, de la fondation Dassault à Corbeil-Essonnes, a décidé de poursuivre le mouvement ce mercredi.

Une délégation a bien été reçue par le directeur général ce mardi matin mais les négociations n’ont pas avancé. Les grévistes dénoncent leurs conditions de travail et notamment le management dont ils se disent victimes depuis l’arrivée d’un nouveau directeur il y a un peu plus d’un an.
Cette structure, située rue Dauphine, accueille 60 adultes handicapés.



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 Un article d'Essonne info
Des personnels du foyer de vie pour personnes en situation de handicap de Corbeil-Essonnes, formant partie de la Fondation Serge Dassault, sont en grève depuis le début de la semaine. Des nouvelles modalités d’organisation du travail sont au centre des tensions entre une large partie des salariés et leur direction.
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Les voitures défilent, devant le grand portail blanc de la Fondation Serge Dassault. L’emblématique bâtisse, qui donne sur la rue de la Dauphine, est bien bruyante en ce lundi après-midi. Aux klaxons et signes de la mains des conducteurs répondent les slogans et la sono des grévistes. Ils sont installés depuis la matinée devant l’entrée du foyer de vie. 60 résidents sont accueillis au sein de cet institut spécialisé, plus une vingtaine dans des foyers en ville, dont les activités sont destinées à la prise en charge de personnes souffrant de déficit mental.

Pour les accompagner au quotidien, l’établissement est formé d’environ 70 professionnels, dont une majorité liée au travail social, agents médico-spécialisés, éducateurs, auxiliaires… Ce lundi, plus de la moitié ont débrayé à l’appel de leurs représentants du personnel, et d’une manière générale les salariés des services concernés par les réorganisations. Car c’est là le noeud du conflit opposant le personnel en grève et sa direction. En discussion depuis plus d’un an sur des nouvelles modalités de travail et d’organisation, les deux parties n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente, et la direction entend mettre en oeuvre ses dispositions au 1er avril.

Une décision contestée par les grévistes : « on n’a rien contre des évolutions, on s’est adapté aux lois de 2002, 2008 » décrit Christophe Delacourt, salarié du foyer de vie, « mais là il y a le risque que les résidents deviennent des clients, nous on deviendrait des techniciens. C’est un problème de fond, qui se pose dans tous les foyers de vie, il faut garder une dimension éducative, ce qui fait la spécificité de nos métiers ». Car les réaménagements d’horaires, l’augmentation des remplacements ou encore le management sont fortement décriés par les personnels mobilisés. « C’est anxiogène, les décisions sont arbitraires, les projets sans suivis, et sans concertation » souffle Ferroudja Joly, déléguée du personnel CGT.

Du côté de la direction cependant, on réfute les arguments des salariés grévistes. Pierre Rius, le directeur général de l’Association des amis de la Fondation Serge Dassault, conteste le constat d’exaspération de ses équipes : « on est dans une situation de gestion de changement. Il s’agit d’aménagements assez bénins que l’on a proposé, négociés durant toute une année ». Selon lui, le secteur médico-social tout entier « est en profond changement » et c’est pourquoi « il est nécéssaire que ça bouge » juge le représentant de la Fondation Serge Dassault, qui regroupe, outre Corbeil, un établissement à Mennecy et un récent ouvert dans le quartier de la Papeterie.

Après une rencontre ce mardi matin, la situation semble toujours bloquée. Les grévistes se disent « dans une action qui doit amener la médiation » mais leurs revendications ne semblent pas porter écho. Au niveau de la direction générale, on pari plutôt sur un essoufflement du conflit : « je ne sais pas si le mouvement durera, car ils perdent de leur salaire chaque jour » jauge Pierre Rius. Les résidents doivent de leur côté attendre que les choses se résolvent. « On leur a proposé un service minimum, dans le souci des résidents et familles, mais ils ont refusé » affirme la déléguée du personnel, quant à la direction, elle assure que « la Fondation fait beaucoup pour cet établissement ».