samedi 22 juin 2013

Snecma-Corbeil Un incendie grave à l’usine. Bilan provisoire : 16 travailleurs intoxiqués et un brûlé… pour l’instant.




Il n’y a pas de fumées sans feu ! 
Premières réflexions après un accident grave.

La gravité de l’incendie de mercredi 19 juin 2013 et  ses conséquences soulèvent de nombreuses questions. Notre préoccupation va, en premier lieu, aux victimes identifiées, et à nous assurer qu’il n’y en aurait pas d’autres … 

Les victimes
Selon la direction, 16 travailleurs de l’entreprise sous-traitante ont été touchés par l’accident : un serait brûlé (dont nous n’avons pas de nouvelles) et d’autres ont inhalées de la fumé. Tous feraient l’objet de surveillance et d’analyse. Les résultats ne seront disponibles que d’ici quelques jours. Souhaitons qu’ils soient rendus publics.
C’est le troisième incendie en trois ans (poste électrique P12, aspirateur du laser). Face à ce type d’accident, nous avons toujours les mêmes questions auxquelles la direction n’a toujours pas apporté de réponse. Attitude irresponsable ! Elle ne fait que promettre de résoudre…  les ratés constatés. 
A nous tous de faire pression sur la direction pour obtenir des réponses claires à nos interrogations. 

L’origine de l’incendie
Il semble établi que c’est une étincelle de « disqueuse » qui a déclenché l’incendie. Disqueuse manipulée par un travailleur de l’entreprise en charge du démontage de la cabine de peinture désaffectée. Dans les procédures Snecma, un tel chantier suppose l’établissement d’un « permis de feu », lequel permet au service d’incendie d’évaluer le risque, et d’affecter ou non les moyens, y compris la présence permanente d’un pompier. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y en avait pas. Pourtant, même un non spécialiste d’incendie suppose que la pollution d’une cabine de peinture  ne doit pas manquer de résidus de substances inflammables ! 

Les faits aggravants 
L’entreprise qui effectuait le travail est un sous-traitant de l’entreprise qui a obtenu le marché. Sous-traiter la sous-traitance, n’est-ce pas multiplier les risques ? Sous-traitants aussi, les pompiers du centre. Et ce n’est attaquer le professionnalisme de personne de constater que dans tous les métiers, l’expérience, la familiarité avec les lieux et les « us et coutumes » est un gage de sécurité.
Il est indispensable de limiter le recours à la sous-traitance. Cette politique de la direction a pour conséquence non seulement une baisse des prix et de la paye des travailleurs mais aussi et surtout sur la sécurité et les conditions de travail.
  • Il faut mettre un terme à l’externalisation des pompiers, des gardiens, du nettoyage… avec embauche immédiate des salariés concernés qui le souhaitent. C’est ce que réclame d’ailleurs la CGT de l’usine.
  • Il faut enrayer la baisse du personnel, et donc des compétences d’ensemble, du personnel des moyens généraux appelés à suivre tous ces chantiers ; un personnel toujours moins nombreux pour suivre des chantiers en nombre sans cesse croissant.
L’évacuation du bâtiment, déclenchement de l’alarme…
Une fois l’incendie déclaré :
  • heureusement que le personnel s’est comporté avec sang-froid, et esprit de responsabilité ;
  • heureusement que le salarié enfermé (suite aux coupures d’énergie) dans sa cabine de ressuage a été libéré par des collègues ;
  • heureusement que les secouristes et pompiers auxiliaires ont été présents, dont notre camarade qui a tenu le premier la lance à incendie.
Mais on ne peut pas féliciter la direction sur tous ces points déjà connus :
  • De nouveau, un temps incroyablement long s’est écoulé entre les premières alertes incendie, et l’alarme d’évacuation : quinze minutes au moins ;
  • de nouveau, le manque d’exercice d’évacuation s’est fait sentir.
Cela fait des années que nous réclamons dans différentes instances le rétablissement d’un exercice réel, avec le repérage physique des points de rassemblements.
Cela a toujours été refusé. Pour faire des économies ? C’est un motif scandaleux lorsqu’on en mesure les conséquences.

"Informations" et rumeurs  
Le balai des véhicules de secours était impressionnant. Les consignes strictes d’interdiction de pénétrer l’atelier sont tout à fait compréhensibles. Mais ce climat tendu favorise hypothèses, rumeurs et inquiétudes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la direction a été avare d’information pendant la journée. D’informations, et pas seulement de propos rassurants.C’est d’autant plus choquant que pendant que des centaines d’entre nous s’interrogeaient, la direction organisait une information à la presse au pavillon d’entrée (avec une vidéo disponible dès 16h30), bien plus préoccupée de son image de marque à l’extérieur que de nous informer réellement. Aucun représentant du personnel n’a été invité à assister à la cellule de crise, logiquement installée sur place. 

Les conditions de la reprise 
Sans surprise, les pressions à un redémarrage rapide de la production se fait sentir. 
Comment savoir si la suie déposée partout est « inoffensive » ?
Pourquoi un nettoyage systématique, par une société spécialisée n’a pas été envisagé ? Parce qu’on ne craint rien ? Peut-être.
Les responsables des secteurs les plus touchés ont imaginé que nous allions prendre les chiffons sans se poser plus de question ?
Nous ne sommes pas disposé à la croire sur parole. Dans beaucoup de domaine, nous avons vu nos responsables mentir : "travailles bien et tu seras récompensé" ; "faites comme ça et la pièce ne sera pas externalisée" etc. Pas étonnant que lorsqu’il s’agit de notre santé, nous soyons méfiants.

L’explication détaillée des risques potentiels, la transparence totale des résultats des  analyses sont indispensables. 
Nous sommes des salariés et nous avons des droits.

Nous ne sommes pas des petits soldats avec le petit doigt sur la couture du pantalon. 
Nous ne venons pas à l’usine pour y laisser notre peau.

Alors, quand un accident éclate qui met en danger nos vies, nous avons le droit de savoir, nous avons des revendications sur la sécurité  et il est normal que nous ayons des réponses. 


Voilà ce que nous écrivions dans un article de Lutte Ouvrière n°2194 du 20 août 2010 à propos d'un autre incendie à la Snecma

Snecma - Corbeil (Essonne) Deux blessés graves : la direction responsable

Jeudi 12 août à l'usine Snecma de Corbeil-Essonnes, qui fabrique des moteurs d'avions, un incendie s'est déclaré dans l'atelier CF 342 brûlant gravement deux ouvriers de la société SNS, une société sous-traitante qui intervenait pour la première fois dans l'usine.
La direction a expliqué que les deux salariés étaient sortis de l'hôpital, en minimisant l'affaire tout en cherchant à fuir sa responsabilité. Elle n'a pas dit un mot sur la gravité des brûlures des deux camarades accidentés. Pas un mot sur les circonstances de l'accident.
L'enquête n'est pas encore terminée, mais d'ores et déjà on peut pointer du doigt certaines responsabilités : l'incendie s'est déclaré sur une installation connue de tous, à l'occasion d'une simple opération d'entretien. Les résidus de soudure, les poussières sont particulièrement inflammables. Les produits utilisés comme le titane sont également dangereux. D'autres incendies d'aspirateurs et de tables aspirantes d'ajustage avaient déjà eu lieu.
Ce dernier accident n'est donc pas le seul fait du hasard. La course aux profits, la réorganisation de la production, les mutations, la dilution des responsabilités, le recours à la sous-traitance, la négligence des risques encourus contribuent à augmenter les dangers. La direction peut affirmer le contraire, parler de sécurité, mais elle ne peut nier que cette politique conduit à sous-estimer les risques d'accident.
En se refusant à prendre des mesures de sécurité sérieuses et durables, elle nous met en danger. L'organisation défaillante des secours jeudi dernier en a donné la preuve : pompiers en nombre restreint et dont le service est sous- traité à des entreprises extérieures, aucune évacuation du personnel, aucune ouverture des dômes pour l'évacuation de la fumée, alarme tardive. Rien que ça !
On vient à l'usine pour gagner notre vie, pas pour y laisser la santé.
Correspondant LO

mardi 18 juin 2013

La retraite n’est pas un cadeau, c’est un droit qu’il faut défendre

Hollande annonce une réforme sur les retraites soucieuse « de justice et d’égalité », mais il va pousser les anciens à se tuer au travail. Il va forcer les salariés à travailler jusqu’à 65, 66, 67 ans et plus alors que leurs enfants, voire leurs petits-enfants, sont condamnés au chômage. Et il va faire exploser le nombre de retraités pauvres.

Dire non à l'augmentation du nombre d'annuités

En augmentant le nombre d’annuités à 43 ou 44, des millions de travailleurs ne parviendront jamais à cotiser pour une retraite pleine. Les ouvriers qui sont abîmés sur les chaînes de montage, tous ceux astreints au travail en équipe ou de nuit, les femmes qui élèvent leurs enfants, n’auront jamais de pension complète. Les travailleurs licenciés, les ouvriers des abattoirs Doux, ceux de Michelin de Joué-lès-Tours, de PSA ou de Goodyear qui vont se retrouver à Pôle emploi, ne pourront jamais cotiser tous leurs trimestres. Et le gouvernement ose parler de justice !



Après une vie de travail, la retraite c'est un droit !

Quant à ceux qui ont une retraite correcte, ils verront leur pouvoir d’achat entamé soit parce qu’ils seront plus taxés, soit parce que leur pension sera désindexée, si ce n’est pas les deux à la fois. Lorsque l’on se retrouve à la retraite, on subit déjà une chute de son pouvoir d’achat, et il faudrait se résigner à vivre encore plus mal ? Mais la retraite n’est pas un cadeau, c’est un dû, bien mérité après toute une vie de travail et de cotisations.

Lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2010
Quel trou dans la caisse ? Cela fait vingt ans que l’on nous chante le même refrain ....
 « il y a un trou dans la caisse de retraite », « il faut travailler plus longtemps pour sauver les retraites ». Vingt ans que, de réforme en réforme, l’âge de départ est reculé, le nombre d’années de cotisation augmenté et le mode de calcul révisé à la baisse. Et cela fait vingt ans que les pensions diminuent. Non, les retraites ne sont pas sauvées par ces réformes, elles sont démolies, petit à petit !

et les attaques en règle continuent depuis les années 1980.

Il y a 30 ans, en 1981, les salariés avaient droit à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisation. Aujourd’hui, c’est 62 ans avec 41,5 annuités de cotisation. Il y a 30 ans, on se disait encore que la vie s’améliorerait et que l’on vivrait mieux que les générations passées. Aujourd’hui, on nous dit que ce n’est plus possible et qu’il faut accepter de reculer.

Cependant,  la fraction la plus riche de la société continue de prospérer. 

On a désormais des PDG payés à coups de millions, des actionnaires rémunérés à coups de centaines de millions. La société est plus riche qu’elle ne l’a jamais été, tellement riche même que l’argent dégouline à un pôle de la société et alimente à une échelle inédite la spéculation et les paradis fiscaux. Et il faudrait croire qu’il n’y a plus de quoi embaucher, plus de quoi augmenter les salaires, plus de quoi payer les retraites ?

L’argent pour payer les retraites existe. il faut le prendre là où il est.

Le gouvernement s’inquiète d’un déficit de la caisse de retraite de 20 milliards prévu en 2020. Mais 20 milliards, c’est le montant du cadeau que le gouvernement octroie au grand patronat avec le crédit impôt compétitivité, chaque année ! Ce n’est donc pas l’argent qui manque.

Les travailleurs ont des droits sur ces milliards parce que ce sont eux qui les produisent au quotidien. Il faut demander des comptes à tous ces parasites qui prospèrent sur le dos des exploités et qui font reculer toute la société.

Manifester sa colère et sa révolte contre les attaques gouvernementales et patronales est une nécessité pour le monde du travail

 Les travailleurs ont aussi toutes les raisons de manifester leur révolte contre ce gouvernement qui se prétend socialiste. Toutes les raisons de manifester leur colère vis-à-vis de ces politiciens qui avaient défilé en 2010 contre la réforme des retraites de Sarkozy et qui veulent l’aggraver.

La conférence sociale qui s’ouvre jeudi 20 juin est censée donner le coup d’envoi d’une concertation sur les retraites. Mais les dirigeants syndicaux ne sont invités que pour le décor. Ils sont réunis pour faire passer pour un accord négocié ce qui est un diktat du grand patronat et des milieux financiers.

C’est en se prévalant du dialogue social que le gouvernement a imposé la loi sur la flexibilité. Mais avec cette loi, le gouvernement a fait reculer les droits des travailleurs plus que la droite n’avait réussi à le faire en dix ans. Alors méfions-nous, l’avenir des retraites ne dépend pas des discussions au sommet entre le patronat et les confédérations syndicales mais du rapport de force que les travailleurs imposeront en se mobilisant.

Le gouvernement montre  qu’il est vendu corps et âme à la bourgeoisie. 

Quelles que soient les modalités qu’il retiendra, qu’il enrobe le tout dans un discours mensonger sur la justice et la concertation, ce sera de toute façon une attaque de plus contre les travailleurs, un racket de plus sur les retraites qu’il ne faut pas laisser passer.

Echos et brèves

Retraites : Hollande contre les salariés

Hollande a d’ores et déjà précisé qu’il fallait aller vers un nouvel allongement des années de cotisations. Cela sans exclure d’autres mesures, dont l’augmentation des cotisations. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, Hollande reprend la politique et l’argumentaire de Sarkozy, c’est-à-dire la politique du grand patronat.

Les travailleurs ne pourront pas faire face à ces attaques par des négociations à l’Élysée ou à Matignon. Seule la mobilisation de l’ensemble des travailleurs pourra faire reculer ce gouvernement.


Faut-il vraiment choisir entre la peste et le choléra ? 
 
Alors que son candidat a été éliminé au premier tour de l’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, le PS appelle une nouvelle fois à voter UMP sous prétexte de « faire barrage au Front National ». 

Voter pour les ennemis des travailleurs pour faire obstacle aux pires ennemis des travailleurs, ce n’est pas un choix. Entre peste et choléra, on ne choisit pas. On combat et l’un et l’autre.
Face à ceux qui, au pouvoir, mènent une politique anti-ouvrière et font grandir la droite et l’extrême droite, ce n’est pas par le bulletin de vote que les travailleurs se défendront. 

Mais par leur détermination, leur conscience et leurs luttes contre patrons et gouvernants.

samedi 8 juin 2013

Kuehne & Nagel (suite)


La situation sur le site du Coudray-Montceaux

Sur le site du Coudray  suite à l'échec de la  négociation  annuelle  obligatoire la grève a commencé le 29 mai à trois heures du matin ainsi que sur les autres sites. 

Du fait de l'embouteillage causé par les camions en attente devant le site. La direction a fait intervenir un huissier et la gendarmerie pour faire pression sur les grévistes. Devant la détermination des grévistes du site, la direction a envoyé les camions chez  un "concurrent" STEF à Saint-Ouen-L'aumône.

Actuellement la direction a renoncé à l'assignation devant le tribunal et la grève est suspendue en attente de la négociation en cours.

Quel que soit l'issu du mouvement et des négociations, ce n’est pas aux salariés de faire les frais des aléas de l'économie capitaliste. Ils n’ont pas à être les variables d’ajustement de l’activité économique du groupe.

Kuehne & Nagel : c'est aux portefeuilles des actionnaires d'être flexibles pas aux salariés

Voilà ce que l’on pouvait lire récemment dans le journal économique Les Echos, du 5 mars dernier, à propos du groupe suisse de logistique Kuehne & Nagel «  Le chiffre d'affaires du groupe, (...) a progressé de 5,9 %, à 20,7 milliards de FS. Kühne & Nagel a fait mieux que le marché sur tous les segments de son activité. Il est notamment parvenu à faire croître les volumes de 6 % dans le fret maritime, soit une progression plus rapide que son marché. Dans le fret aérien, le groupe a également augmenté son tonnage de 2 % dans un marché en repli. »
 
Autant dire que cela marche pour le groupe et que les actionnaires bien engraissés ces dernières années, ressemblent fort à ces chapons bien gras que l'on trouvent sur les étals des marchés en fin d'année. Ils ont perçu 2.5 M€ de dividendes en 2012 !Lors des dernières négociations annuelles obligatoires la direction proposait 1% puis 1.45 % d'augmentation des salaires alors que les salariés réclamaient à juste titre 2.8%. Les débrayages pour réclamer une augmentation de salaires se sont multipliés pendant plusieurs jours sur les différents sites du groupe comme à Mitry-Mory, Savigny-le-Temple, Lieusaint etc.

Non contents d'avoir empoché 2.5 M€ de dividendes en 2012, les actionnaires et la direction veulent faire  des économies sur le dos des salariés. Ainsi la direction entend supprimer plus de 110 postes sur les 220 du site de Bondoufle, principal client du groupe Virgin actuellement en liquidation et de Carrefour, n°2 mondial de la distribution, en pleine restructuration. La liquidation de Virgin (propriété du groupe Lagardère, riche à milliards) et la restructuration de la logistique du pôle culture de Carrefour seraient ainsi la cause de la disparition des emplois de Kuehne & Nagel. Voilà une logique imparable !
A entendre la direction, certains seraient reclassés sur les sites de Wissous et du Coudray qui sont spécialisés dans le frais. Avec des conditions de travail plus défavorables (horaires décalés, le site ouvrant à 3 h 30 du matin, des équipes à 5 h 00 et 7 h 00 et surtout un travail permanent dans le froid autour de 2 à 4 degrés, le travail le samedi etc.).Et ceux qui refusent que leur arrivera-t-il ? Ils seront licenciés ? D'autant qu'au Coudray 15 travailleurs en CDD attendent toujours de passer en CDI. Autant dire que les salariés de Bondoufle refusent de voir leurs conditions de travail se dégrader ou d'être licenciés.

jeudi 6 juin 2013

Communiqué Nathalie Arthaud & Interdiction des licenciements dans les grands groupes qui font des profits


Après l’assassinat d’un jeune militant de gauche par des nervis d’extrême droite
Des nervis d’extrême droite ont battu à mort, hier à Paris, le jeune militant de gauche Clément Méric, 18 ans.
Cela fait plusieurs mois que, à la faveur des manifestations contre le mariage homosexuel, l’extrême droite plastronne et s’enhardit. Même si le Front national condamne ces violences, les uns et les autres partagent les mêmes idées. Leur objectif à tous, c’est une dictature anti-ouvrière, où les Roms et les sans-papiers, les syndicalistes, les militants de gauche et d’extrême gauche, les homosexuels, seraient pourchassés et réprimés. La droite, dont de nombreux dirigeants viennent de cette mouvance, est toute prête à pactiser.

Les skinheads comme ceux qui ont assassiné le jeune militant de gauche sont des barbares. Pour l’instant, ils ne constituent pas des troupes de choc contre le mouvement ouvrier, mais ce serait une naïveté de ne pas préparer les travailleurs et les militants de gauche les plus conscients aux luttes politiques contre l’extrême droite que le développement de la crise peut engendrer.

Pour faire face à la montée d’un tel danger, il n’y a rien à attendre d’un gouvernement de gauche, quel qu’il soit, quel que soit son président ou son Premier ministre. Il sera tout aussi impuissant devant l’extrême droite qu’il l’est devant la politique patronale. Seuls les travailleurs, s’ils sont soudés et se battent consciemment et collectivement pour imposer des mesures de survie, peuvent représenter une force qui représente un espoir pour l’ensemble des couches populaires. Et seule une telle force sera capable de balayer le danger de l’extrême droite. Contribuer à ce que ces idées se renforcent dans la classe ouvrière et les classes populaires est une tâche urgente.

Lutte Ouvrière s’associe à la protestation qu’entend exprimer le rassemblement de ce jeudi 6 juin à 18h30, place Saint-Michel à Paris.

Nathalie Arthaud

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