La Cour de cassation vient de
condamner la Snecma de Corbeil pour discrimination salariale à l’égard de
Sylvie Men, une technicienne, déléguée CGT, ma collègue de travail. Je suis de tout coeur avec elle et toutes les autres qui continuent à se battre. La Snecma doit payer à Sylvie, 41 000
euros de dommages et intérêts pour réparer trente ans de discrimination et
l’augmenter de 208 euros par mois. Ce n'est que justice. Deux autres collègues, Elisabeth et Christiane, sont en attente d’une
décision de la Cour de cassation en septembre.
La direction de la Snecma, qui ne
cesse de vanter son « modèle
social » dont la pierre angulaire serait « le respect des personnes »… vient donc de se prendre les pieds dans le tapis ! Sa
fameuse « égalité
professionnelle » qu’elle nous sert à toutes les sauces a du plomb
dans l’aile.
Depuis 2005, la « Commission égalité professionnelle »
du Comité d’Entreprise, initiée par des militantes de la CGT, et des ouvrières
non syndiquées, a combattu les discriminations salariales dans l’usine, partant
du constat qu’en moyenne les femmes, à travail égal et à qualification égale,
touchaient 15 % de moins que les hommes sur une carrière. Avec également l'appui des militants. Car il y a aussi des militants hommes qui dénoncent cette injustice dans l'usine.
A la demande d’une augmentation
salariale, la direction avait répondu à l’époque, en 2005, par le mépris et des
hausses de salaires dérisoires. Huit salariées avaient donc porté plainte
devant les prud’hommes. Déboutées en 2009, seules trois décidaient de continuer
faisant fi des pressions des chefs et de la direction.
Ainsi pendant toutes ces années,
la direction de la Snecma s’est acharnée contre ces salariées qui avaient eu
l’audace de contester la politique salariale discriminatoire du groupe. Faisant
flèche de tout bois, celle-ci s’est empressée de nier les faits, de maquiller
la réalité, de multiplier les chantages et les pressions, allant jusqu’à
récuser les juges des prud’hommes ou à faire dire, en substance, à l’une de ses
avocates que les salariées de la Snecma n’avaient pas à se plaindre car mieux
payées qu’une caissière de supermarché ! Mais cela n’a pas suffit. La
Snecma a été de nouveau condamnée comme l’avait déjà été la direction du site
de Gennevilliers, en 2010, pour les mêmes faits. La Snecma Gennevilliers avait alors
dû payer 280 000 euros d’indemnités à plusieurs ouvrières discriminées.
Cette victoire nous réjouit tous. Mais elle ne fait pas oublier qu’il y a encore bien d’autres
ouvrières et techniciennes qui sont discriminées et qui devraient être indemnisées et augmentées.