mercredi 16 mars 2016

Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à l’élection présidentielle

Notre camarade Nathalie Arthaud sera la candidate de Lutte Ouvrière à la prochaine élection présidentielle. Elle y défendra le programme du monde du travail, le camp des travailleurs. Voici le communiqué en date du 14 mars 2016.
 
Communiqué

Lutte ouvrière, lors de son 45ème congrès qui s’est réuni les 12 et 13 mars, a décidé de présenter Nathalie Arthaud à l’élection présidentielle de 2017. 

Il faut en effet que le camp des travailleurs se fasse entendre dans cette élection. Certes, aucun scrutin ne peut suffire à changer le sort des classes populaires. Aucune élection ne peut même permettre de résister aux attaques du patronat, comme celles aujourd'hui menées par ses serviteurs Hollande et Valls. Seule une contre-offensive du monde du travail, avec des grèves et des manifestations de masse, permettrait d’y faire face. C’est ce qui sera nécessaire, dans les semaines à venir, pour que le gouvernement renonce à la démolition du Code du travail.

Mais il faut aussi que les travailleurs soient capables d’affirmer leur point de vue de classe, d’exprimer leurs mots d’ordre, y compris lors des échéances électorales. Il faut qu’ils puissent apparaître comme une force politique, contre cette gauche gouvernementale si dévouée à la classe capitaliste, contre cette droite qui n’aspire qu’à prendre sa place, contre le Front national qui rêve également d’accéder au pouvoir, pour faire pire encore.

Ce sera le sens de la candidature de Nathalie Arthaud et de notre campagne pour faire entendre le camp des travailleurs.

Lutte ouvrière

Pour imposer le retrait total de la loi travail, la lutte doit continuer et s'amplifier !

Editorial

14/03/2016
En difficulté pour faire passer leur projet de remise en cause du code du travail, Hollande et Valls ont passé leur week-end à en préparer une nouvelle version, afin de la faire approuver par certains dirigeants syndicaux.
Ainsi les indemnités décidées par les prud'hommes en cas de licenciement abusif ne seraient plus plafonnées comme dans le projet initial, l'article définissant les licenciements économiques serait rédigé autrement, les jeunes en recherche d’emploi pourraient recevoir une allocation. Moyennant ces changements, en grande partie formels, le gouvernement voudrait faire passer tout le reste, c'est-à-dire une remise en cause générale des droits des salariés.
Ce que voudrait imposer cette loi, c'est tout simplement la loi des patrons. Ceux-ci pourraient faire passer la durée quotidienne du travail à 12 heures, ne devraient plus respecter la durée minimum légale de 11 heures entre deux séances de travail, pourraient limiter à 10 % la majoration des heures supplémentaires. Et surtout ils pourraient licencier à leur bon plaisir, par exemple sous prétexte d'une baisse de leur chiffre d'affaires.
Ce projet a été dicté directement au gouvernement par le Medef, qui proteste d'ailleurs dès que l'on parle d'en changer une virgule. Le prétexte est toujours le même : les patrons prétendent que pour qu'ils puissent embaucher, il faut d'abord les autoriser à licencier.
Ce raisonnement absurde nous est répété depuis des années par  les gouvernements successifs, même si les faits ont démontré largement qu'il est faux. Jamais, nulle part, les facilités données aux patrons pour licencier ne les ont incités en quoi que ce soit à embaucher.
La vérité, c'est que le patronat voudrait profiter de la situation actuelle pour se débarrasser des quelques limitations que les luttes des travailleurs lui ont imposées au cours des ans. Les patrons estiment que pour cela la période est propice, car ils ont déjà vérifié que ce gouvernement était prêt à faire leurs quatre volontés, même au prix de se discréditer complètement aux yeux de son propre électorat. Ils lui demandent donc d'aller jusqu'au bout, de satisfaire tous leurs désirs.
Puisque Hollande est déjà discrédité, puisque dans un an il perdra le pouvoir, puisqu'au fond il n'a plus rien à perdre, les patrons estiment qu'il doit se sacrifier encore pour eux, et le gouvernement s'exécute.
Valls et Hollande ne font mine de reculer que parce que les réactions à leur loi les inquiètent. Le 9 mars, les grèves et manifestations ont été un succès et ils craignent qu'elles s'amplifient. Eh bien, cela doit justement encourager les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, qui sont tous menacés par cette loi, à se mobiliser encore plus largement.
Cette loi vise tous les travailleurs, ouvriers comme employés ou même cadres, en contrat à durée indéterminée ou non, intérimaires ou non. Elle fait partie d'une offensive générale, qui vise aussi par exemple les cheminots, en lutte eux aussi contre la démolition des règles en vigueur dans le transport ferroviaire et qui comme les autres ont fait grève le 9 mars.
Cette loi, qui est une négation des droits des travailleurs, ne peut pas devenir acceptable simplement parce qu'on en aura réécrit certains articles. Le gouvernement trouvera peut-être des dirigeants syndicaux pour la signer, mais il n'y a aucune raison que les travailleurs l'acceptent. C'est eux qui devraient le payer dans leurs conditions de travail, dans leur chair et dans leur vie !
Il faut imposer que la loi Hollande-El Khomri soit purement et simplement retirée. Il n'y a aucune raison d'accepter les reculs qu'elle prévoit. Mais il y a plus encore : cette loi vient après d'autres, dans une série d'attaques systématiques qui visent tous les domaines de la vie, des conditions des travailleurs et de leurs droits.
Dans son acharnement à sauver et augmenter ses profits, le patronat est prêt à nous ramener cent ans en arrière et il trouve pour cela l'oreille complaisante d'un gouvernement qui ne veut rien lui refuser. C'est tout le monde du travail qui doit mettre un coup d'arrêt à cette offensive.
De nouvelles journées de manifestations et de grèves sont prévues, les 17 mars, 24 mars et 31 mars. Il faut y participer de plus en plus nombreux pour montrer que la force est du côté des travailleurs, pour imposer le retrait total de la loi Hollande-El Khomri et dire au patronat et au gouvernement « ça suffit ! ».