jeudi 2 janvier 2014

Les vœux de Dassault : bosses et tais-toi, acceptes un salaire minable et laisse-moi m'enrichir !



La lecture des vœux de Serge Dassault, le patron milliardaire, ex-maire de Corbeil, entendu par la justice dans plusieurs affaires, patron du journal "Le Figaro", ne manque ni de sel ni de piquant ! Ou comment un grand bourgeois milliardaire voit le monde : il y a trop de contraintes en France, on ne peut pas exploiter librement ! 

Ce grand patron qui pleurniche sur son sort et celui de ses congénères, la bouche pleine et les poches bien remplies, nous assène ses cours d’économie à deux balles à longueur de colonnes dans "Le Figaro" comme feu son père dans « Jours de France ». Mais derrière ses discours lénifiants, il y a la volonté de pouvoir exploiter librement la classe ouvrière. 

Qu’on en juge ! Pour réduire les dépenses publiques, il faudrait selon lui « revenir , sans finasser ni tourner autour du pot, à une durée légale du travail de 39 heures payées 35" (en gras dans le texte)  ! Oui, vous avez bien lu. Ce n’est pas une coquille. En d’autres termes, travailler gratuitement quatre heures de plus chaque semaine pour le patron. Rien de moins.  
 « L’Etat pourrait économiser 21 milliards par an d’allègements sociaux consentis aux entreprises », poursuit-il. Mais il y a une solution encore plus simple encore : arrêter tout simplement de subventionner le patronat à coup de dizaines de milliards par an, cela ferait des économies et bien plus importantes encore ! 

Son souhait : instituer « la flexisécurité » à la suédoise (lire la possibilité de licencier sans entraves), faire des coupes claires dans la fonction publique (comme au Canada), recourir massivement aux CDD comme en Allemagne et en Angleterre. Ses maîtres à penser ne sont désormais plus Reagan,  Tatcher ou Merkel mais Schroeder et Blair dont il vante les politiques libérales ! 

Et de nous ressortir sa litanie habituelle : il y a trop d’État, trop d’impôt, trop de charges  etc. Remarquez, cela ne manque pas de sel de la part d’un grand patron qui a bâti sa fortune grâce aux commandes de l’État et de l’argent public.

Quand il compare l’impôt sur la fortune à la révocation de l’Édit de Nantes au temps de Louis XIV qui , nous rappelle-t-il avait fait fuir les entrepreneurs, Dassault n'a pas peur du ridicule. Ses raccourcis, son simplisme et ses analogies foireuses n'ont qu'un seul but nous resservir le  bla bla traditionnel sur « les patrons créateurs de richesses » qui « risquent de quitter le pays » encore une fois etc. Il devrait cependant réviser ses classiques, car le vrai créateur de richesses, on le sait depuis le XIXe siècle c’est le travail et non le capital comme l'affirmaient certains économistes bourgeois bien avant Karl Marx ! 

La cerise sur le gâteau, c’est quand Dassault cite en exemple la Russie, enfin, « devenue libérale », et la Chine, ou thuriféraire de Deng Xiaoping, il vante son "enrichissez-vous" et regarde avec envie ces « milliardaires chinois » qui sillonnent le monde pour décrocher des marchés. Non, rassurez-vous, Dassault n’a pas perdu la tête, à cause de son grand âge, et les bulles de champagne ne lui ont pas embrumé le cerveau !


Quand, un grand bourgeois comme Dassault vante les mérites des dictatures  russes et chinoises, c’est qu’il voit dans ces pays la possibilité de s’enrichir de façon infinie et sans entraves pour les hommes de son espèce. Ce qu’il admire dans ces pays, c'est justement une absence totale de droit du travail, une surexploitation féroce de la classe ouvrière qui est taillable et corvéable à merci,  des conditions de travail dignes du XIXe siècle et des salaires de misère. Avec en prime une dictature pour faire régner l’ordre parmi les exploités. 
 
Voilà le « monde meilleur » que nous promet ce grand bourgeois milliardaire ! 

Et nous nous pouvons lui souhaiter qu’une seule chose : une bonne révolution car comme le disait la chanson « quand tout le pauvres s’y mettrons »... on pourra enfin débarrasser le monde de tout les parasites de son espèce.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire