mercredi 8 janvier 2014

Le pourrissement du système Dassault



L’affaire Dassault continue de faire des vagues. La dernière en date ? Une plainte pour association de malfaiteurs déposée auprès du parquet d’Evry contre Serge Dassault, sénateur UMP, industriel multimilliardaire, patron du Figaro, le maire de Corbeil Jean-Pierre Bechter, et un diplomate marocain en poste à Paris… par Fatah Hou, victime d’une tentative d’assassinat par l’un des hommes de mains de Dassault, aujourd’hui en prison.
Fatah Hou faisait chanter Dassault avec un enregistrement clandestin compromettant où on entendait la voix de l’industriel reconnaître avoir versé des dons d’argent massifs pour service rendus, à son homme de main Younes Bouanara…  et qu’il ne voulait plus rien payer. Pour faire taire cet apprenti maître-chanteur, français dont les parents sont nés au Maroc, Dassault n’a pas hésité à solliciter les services de l’Etat marocain par l’intermédiaire d’un diplomate en poste à Paris. L’objectif de l’opération était d’intercepter Fatah Hou à la descente de l’avion lors d’un retour au Maroc.
Que Dassault puisse faire appel à la police d’un Etat étranger pour « régler » ses « affaires personnelles» n’est pas pour surprendre. C’est le comportement d’un milliardaire mafieux qui pense pouvoir tout acheter et tout corrompre. Et si le fameux « plan » concocté par Dassault et ses acolytes de la mairie de Corbeil a échoué, c’est tout simplement qu’entre temps, le « témoin gênant » a été blessé par balles… dans les rues de Corbeil.
Comme il est difficile de nier l’évidence, et cela d’autant que les preuves et les témoignages accablants s’accumulent contre lui (l’un de ses anciens adjoints vient tout juste de reconnaître publiquement qu’il distribuait des enveloppes sur ordre du cabinet du maire), Dassault ne réfute plus les faits, il joue seulement les innocents et avance la carte du « patron philanthrope », « naïf », « victime de sa générosité » et surtout « d’un racket organisé ». Et le recours à la police marocaine qui avait été envisagé pour museler un témoin gênant ? Une simple « aide » pour « raisonner » un jeune trop entreprenant, bien sûr !  
Ce mercredi, 8 janvier, le Sénat devait examiner une demande de lever d’immunité parlementaire afin que les juges puissent Dassault dans le cadre d’une garde à vue suite à une autre plainte. Rappelons seulement qu’en juillet dernier, le Sénat, à majorité de gauche, avait refusé de lever l’immunité du sénateur UMP de l’Essonne !
Toute l’affaire Dassault et ses multiples rebondissements, de la corruption généralisée aux règlements de compte entre hommes de mains, jusqu’à la demande d’intervention de la police marocaine, illustrent bien l’état de pourrissement avancé d’un système mafieux, mis en place par un grand bourgeois qui a voulu, à coups de millions, « se payer un fauteuil de maire »!

Corbeil

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