Éditorial des bulletins d'entreprise du 17 mars, distribué à la porte des entreprises les 18 et 19 mars , et publié dans notre hebdomadaire Lutte Ouvrière n°2381 du 21 mars 2014.
A Corbeil-Essonnes contre la liste du grand patronat, Bechter-Dassault, et celle du gouvernement, Da Silva, votez et faites votez pour une liste véritablement ouvrière, communiste, qui n'a pas d'anciens adjoints de Dassault sur sa liste, et qui se situe résolument dans le camp des travailleurs, la liste Lutte Ouvrière conduite par jean Camonin.
Pour le 1er tour des élections municipales le 23 mars, les
candidats de droite comme de gauche s'évertuent à faire abstraction de
la politique et du comportement de leurs dirigeants à
l'échelle nationale. Et pour cause ! C'est un spectacle écœurant. Ainsi s'efforcent-ils de concentrer le débat sur des questions
locales. Mais le sort des classes populaires se joue au niveau de la
société dans son ensemble.
La priorité, pour des millions de femmes et d'hommes, est de parvenir
à joindre les deux bouts. C'est remplir le réfrigérateur, habiller les
enfants, leur payer une sortie. C'est jongler avec les
factures et le loyer pour ne pas se faire couper le téléphone ou
l'électricité.La crise sévit depuis cinq ans. Combien de personnes a-t-elle
acculées au chômage, à la précarité, quand ce n'est à la misère ?
Combien ont vu leurs allocations et leurs droits sociaux reculer ?
Les conditions de travail se sont dégradées dans tous les secteurs, les
salaires ont été comprimés. Partout plane la menace du chômage.
En 2012, beaucoup, dans les classes populaires, s'étaient raccrochés à
l'espoir du retour de la gauche au pouvoir, croyant que Hollande, élu
président de la République, les soulagerait un peu.
C'est l'inverse qui se produit.Avec Hollande, comme avec Sarkozy, le monde du travail est sacrifié,
confronté à plus de chômage, plus de flexibilité, plus de précarité,
plus d'impôts. Tout cela pour satisfaire les exigences d'un
grand patronat qui pleure la bouche pleine ! Tout cela pour que les
actionnaires du CAC 40 prélèvent encore 47 milliards d'euros de profits
l'an dernier, comme si la crise n'existait pas !
Alors oui, il y a de quoi être écœuré de ces campagnes électorales où
chacun fait miroiter des mille et des cents, et piétine ses engagements
une fois au pouvoir.
Crise oblige, les candidats aux municipales sont bien forcés de
revenir sur des questions essentielles comme le logement et l'emploi.
Mais même la municipalité la plus attentionnée ne peut pas
loger tous ceux qui le demandent. Elle ne peut pas, non plus, embaucher
tous les chômeurs de la ville !
Une municipalité ne peut faire plus que ce que ses financements lui
permettent. Sans compter qu'elle est sous la tutelle des préfets et des
ministères et qu'elle se doit de respecter la politique
décidée centralement.Le gouvernement a d'ailleurs annoncé une ponction de 10 milliards
dans les budgets des municipalités, des départements et des régions. Ce
qui nous attend n'est pas plus de services publics, mais
moins.
Quelle que soit l'issue de ces élections municipales, les
travailleurs, les chômeurs, les retraités modestes se retrouveront au
même point, forcés de se débrouiller face à leurs problèmes.
Mais s'ils ne se résignent pas à leur sort, ils doivent faire entendre leur voix dans ces élections.
Il faut montrer qu'il existe dans ce pays une opposition ouvrière.
Qu'il existe une fraction des travailleurs consciente qu'il faut
combattre non seulement la politique du gouvernement, mais tout
le système inféodé à la bourgeoisie. C'est la seule et véritable
opposition !
La droite n'est en rien opposée à cet ordre social qui pousse les
classes populaires dans la déchéance, quand la minorité fortunée
s'enrichit toujours plus. Quant aux dirigeants du FN, ils n'ont
rien contre ce système qui les a faits millionnaires.Malgré sa démagogie vis-à-vis des classes populaires, si le FN était
au pouvoir, il ferait la politique du patronat, en plus autoritaire que
l'UMP. En affirmant la priorité aux Français, le FN
dresse les exploités les uns contre les autres, au profit des patrons.
C'est un piège mortel pour les travailleurs.
En votant pour les listes Lutte Ouvrière, les travailleurs peuvent
exprimer leur rejet des politiciens au service de la bourgeoisie. Ils
peuvent surtout transformer leur écœurement en un geste
conscient qui renforce le camp des exploités.
Voter pour les listes Lutte Ouvrière, c'est affirmer que, pour
protéger leurs intérêts matériels et moraux, les travailleurs doivent
imposer l'interdiction des licenciements et exiger des
embauches, avec la répartition du travail entre tous sans diminution de
salaire.
Bien sûr, un scrutin ne suffira pas à changer les choses. Mais, plus
nombreux seront les votes pour les listes Lutte Ouvrière, plus les
objectifs de lutte que nous défendons seront approuvés et
entendus. Cela comptera pour l'avenir.
Ce sera un encouragement pour
tous ceux qui veulent préparer les luttes nécessaires.