Un communiqué de Nathalie Arthaud
La trêve hivernale prend fin aujourd’hui pour les expulsions locatives. L’an dernier, 114 704 décisions d’expulsion ont été prises, 11 670 exécutées. D’après la Fondation Abbé-Pierre, en réalité 50 000 familles ont été contraintes de quitter leur logement. À partir de demain, quelque 100 000 familles pourront de nouveau l’être.
La crise permanente du logement n’est pas une fatalité : elle est un des échecs cuisants de la loi du marché qu’on nous vante tant. Des mesures d’urgence s’imposent.
Il faut réquisitionner, parmi les 2,3 millions de logements vides, ceux qui sont immédiatement habitables. Et il faut geler les loyers et interdire les expulsions locatives. Au-delà de cela, pour prendre à bras le corps le problème du logement des couches populaires, il faut que l’État prenne en charge lui-même la construction massive de logements sociaux. Il faut créer un service public du logement, qui se fixe comme objectif la construction de 500 000 logements sociaux par an, à prix coûtant, et sans générer de profit privé. Ce ne sont pas les travailleurs au chômage qui manquent, pour trouver très rapidement des bras supplémentaires sur les chantiers ; ni les jeunes diplômés, architectes et ingénieurs, à la recherche d’un emploi.
Tant qu’on laissera la construction de logement aux mains des intérêts privés et du profit, jamais la crise du logement ne sera résolue.