mardi 17 septembre 2013

DANS LA PRESSE A PROPOS DE DASSAULT



ARTICLE DE MARIANNE
Serge Dassault le marchand de voix
Lundi 16 Septembre 2013
Thibault Le Berre‏

Mediapart a publié dimanche une bande audio sur laquelle l’industriel milliardaire et sénateur UMP, Serge Dassault, reconnaitrait avoir acheté des voix lors de la dernière élection à Corbeil-Essonnes en 2010.

Nouveau pavé dans la mare de Corbeil-Essonnes. Mediapart a publié dimanche trois extraits d’un enregistrement clandestin où le propriétaire du quotidien Le Figaro, Serge Dassault, et ancien maire de la ville, est censé avoir une conversion avec deux individus durant laquelle est mentionnée une somme de 1,7 millions d’euros pour assurer la victoire de Jean-Pierre Bechter, son successeur, lors de la campagne municipale de 2010.
 
Mediapart affirme avoir authentifié la voix de sénateur UMP et s’être assuré qu’il n’y avait pas de montage. Réalisé fin 2012, l’enregistrement clandestin, déjà évoqué par le Canard Enchaîné, révèlerait des paiements effectués à partir du Liban pour financer l’achat de voix. L’actuel maire de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter confie au site d'information en avoir déjà entendu parler mais déclare « n’en (avoir) rien à foutre. » « En bon Chiraquien, je vous dirai que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre » poursuit-il. 

L’ancien député RPR de Corrèze ajoute par ailleurs ne pas avoir évoqué l'existence de l’enregistrement avec le principal intéressé, Serge Dassault et tente de discréditer les propos qui lui sont prêtés. « Peut-être qu’il se fout d’eux. Moi j’ai été élu sans verser un euro. Je n’ai jamais entendu parler d’achat de voix. Il y avait un magistrat dans chaque bureau de vote. J’ai été élu avec 750 bulletins d’avance. Comment voulez-vous acheter 800 voix ? Ca couterait une fortune. Et de toute façon, un mois avant l’élection, grâce aux sondages, on savait que j’allais gagner. Je ne vois pas pourquoi il aurait dépensé un euro. Et aucun de mes adversaires politiques n’a d’ailleurs contesté mon élection » conclut-il.
 
Les soupçons et les accusations de corruption lors de la campagne municipale de Corbeil-Essonnes ne sont pas nouveaux.
Le Conseil d’Etat avait déjà annulé, dans une décision du 22 mai 2009, la victoire de Serge Dassault lors de l’élection municipale du 16 mars 2008. L'invalidation de ses comptes de campagne l'avait ainsi rendu inéligible pour une durée d’un an, en raison justement des « éléments qui établissent l’existence de pratiques de dons en argent d’une ampleur significative à destination des habitants de la commune. » Si « l’ampleur de ces dons en argent ne peut être précisément déterminée, ces faits ont été, eu égard à l’écart de voix, de nature à altérer la sincérité du scrutin et à en vicier les résultats » précise la Cour. 

 
Un an plus tard, le Conseil d’Etat sévit à nouveau en annulant l’élection municipale d'octobre 2009. Jean-Pierre Bechter l’avait emporté avec un écart de 27 voix sur son concurrent Michel Nouaille, (Parti communiste Français - PCF). Cette fois, le bras droit de Serge Dassault avait, en infraction au code électoral, fait apparaître sur ses bulletins la mention «  Secrétaire général de la fondation Serge Dassault », ce qui selon la Cour était susceptible de causer une confusion dans l’esprit de certains électeurs sur les enjeux exacts du scrutin. L'instruction a prouvé de surcroît que « pendant la campagne électorale, M. Bechter et M. Dassault ont affirmé, à plusieurs reprises, que, si le premier était candidat, le second continuerait, en cas de victoire, à exercer une influence déterminante sur la gestion municipale ». Jean-Pierre Bechter a malgré tout remporté l'élection après la tenue d'un troisième scrutin.


Les prochaines élections en 2014 seront-elles compromises pour le clan après l'ouverture fin mars d'une information judiciaire - concernant les campagnes municipales de 2008 et 2010 - pour soupçons de « blanchiment », « d’abus de biens sociaux », de « corruption » et d’«achats de vote»?


Source :
http://www.marianne.net

ARTICLE DU MONDE

Corbeil-Essonnes : Serge Dassault convoqué par les juges comme témoin assisté

Le Monde.fr |

Les avocats de l'ancien maire UMP de Corbeil-Essonnes Serge Dassault ont vivement réagi lundi soir à la diffusion, par Mediapart, de trois extraits d'un enregistrement clandestin où l'industriel reconnaît avoir versé de l'argent pour s'assurer de la victoire de son dauphin aux dernières municipales. Dénonçant un "enregistrement pirate" et "illicite" où ils ne voient que des "morceaux choisis, sortis de leur contexte" et sans "garantie sur la date (...), ce qui autorise tous les amalgames", Mes Jean Veil et Pierre Haïk ont eux-mêmes annoncé que leur client était convoqué par les juges d'Evry le 2 octobre pour être entendu en tant que témoin assisté.

La justice enquête à Corbeil-Essonnes, ville dont le sénateur UMP a été maire une quinzaine d'années (1995-2009), sur deux affaires distinctes : l'une instruite à Paris concernant des soupçons d'achats de voix aux élections, et une autre instruite à Evry sur deux tentatives d'homicide, commises en janvier et février 2013, et qui pourraient être liées.
Dans les extraits sélectionnés par Mediapart à partir d'un "enregistrement clandestin réalisé fin 2012" d'une durée de 24 minutes, l'industriel, dont le site dit avoir identifié la voix, "admet" avoir "payé pour s'assurer de la victoire" de son dauphin, Jean-Pierre Bechter, aux municipales de 2010. Il est également question dans cet enregistrement, dont Le Canard enchaîné avait fait état en décembre 2012, de paiements depuis le Liban et d'une surveillance policière.
Des achats de voix dénoncés depuis des années par l'opposition municipale, qui avait contesté à deux reprises les élections, en 2008 puis en 2009. Selon le site d'information, les deux hommes à l'origine des enregistrements, habitants de Corbeil-Essonnes, ont été visés par des tirs trois mois après leur diffusion. 

"UTILISER SA FORTUNE POUR PORTER AIDE OU SECOURS"
Sans nier qu'il s'agisse bien dans l'enregistrement de la voix de leur client, les avocats arguent que Serge Dassaut a bien fait l'objet "de demandes pressantes de remise d'argent par divers individus qui avaient été informés de sa générosité" et contre lesquels il a porté plainte.
Ils soulignent par ailleurs que leur client "ayant toujours eu à cœur d'utiliser sa fortune pour porter aide ou secours, quand cela lui paraissait utile et opportun, à des familles ou à des jeunes en difficulté", il lui est arrivé "d'accorder un soutien financier, mais toujours en dehors de toute démarche électorale".

"L'ARGENT A ÉTÉ DONNÉ, COMPLÈTEMENT"
Le 3 juillet, le Sénat avait refusé pour "défaut de motivation" la demande de lever l'immunité parlementaire de Serge Dassault, que des juges d'Evry souhaitaient entendre sous le régime de la garde à vue.
L'élection municipale de 2008, qui avait vu la réélection de Serge Dassault, avait été invalidée en 2009 par le Conseil d'Etat pour des dons d'argent que l'industriel, dont la fortune est estimée à 9,9 milliards d'euros par le magazine Challenges, a toujours contestés. Les avocats du milliardaire expliquent que "certains individus se sont acoquinés pour tenter de contraindre Serge Dassault à leur remettre des fonds."
Par ailleurs, durant les enregistrements, l'ancien maire reconnaît avoir commis des actes illégaux et avoir opéré des paiements occultes depuis le Liban. "L'argent a été donné, complètement. Moi, j'ai donné l'argent. Je ne peux plus donner un sou à qui que ce soit. Il n'y a plus de Liban. Il n'y a plus personne là-bas, c'est terminé. Moi, j'ai donné l'argent", dit-il.

ARTICLE DU PARISIEN

Corbeil-Essonnes: Mediapart publie un enregistrement de Serge Dassault

Publié le 15.09.2013, 21h50


Mediapart a publié dimanche des extraits d'une conversation de Serge Dassault susceptibles, selon le site d'information, de constituer une "pièce à conviction centrale" dans l'enquête sur la corruption électorale dans la ville de Corbeil-Essonnes dont le sénateur UMP est l'ancien maire. |  

Eric Piermont

Mediapart a publié dimanche des extraits d'une conversation de Serge Dassault susceptibles, selon le site d'information, de constituer une "pièce à conviction centrale" dans l' sur la corruption électorale dans la ville de Corbeil-Essonnes dont le sénateur est l'ancien maire. "Cette fois, Serge Dassault ne pourra pas nier", écrit Mediapart, assurant que l'enregistrement et la voix de l'industriel ont été dûment authentifiés.

Le sénateur UMP n'avait pu être immédiatement joint par l'AFP dimanche soir, pas plus que son successeur à la mairie de Corbeil, Jean-Pierre Bechter. Ce dernier a assuré à Mediapart avoir été élu "sans verser un " et n'avoir "jamais entendu parler d'achat de voix".

Mediapart publie trois extraits d'un "enregistrement clandestin réalisé fin 2012" que le site dit avoir écouté dans son intégralité. L'industriel milliardaire y "admet" avoir "payé pour s'assurer de la victoire" de Jean-Pierre Bechter aux municipales de 2010.

Il est notamment question dans cet enregistrement, dont le Canard Enchaîné avait fait état en décembre 2012, de paiements depuis le Liban et d'une surveillance policière.

La justice enquête à Corbeil-Essonnes, ville dont le sénateur UMP a été maire une quinzaine d'années (1995-2009), sur deux affaires, une concernant des soupçons d'achats de voix aux élections, et une autre des tentatives d'homicide qui pourraient être liées.

Le 3 juillet dernier, le Sénat avait refusé, pour "défaut de motivation" de la demande, de lever l'immunité parlementaire de Serge Dassault, que des juges d'Evry souhaitaient entendre sous le régime de la garde à vue.

La justice, qui n'a pas établi de lien entre les tentatives d'assassinat et des achats de voix présumés, enquête sur ces deux volets, de façon distincte, à Evry pour le premier dossier et à Paris pour le deuxième.

Les achats de voix sont dénoncés depuis des années par l'opposition municipale, qui avait contesté à deux reprises les élections, en 2008 puis en 2009.

L'élection municipale de 2008, qui avait vu la réélection de Serge Dassault, avait été invalidée en 2009 par le Conseil d?Etat pour des dons d'argent que l'industriel, dont la fortune est estimée à 9,9 milliards d'euros par le magazine Challenges, a toujours contestés. Jean-Pierre Bechter lui avait ensuite succédé mais le sénateur reste omniprésent dans la ville de Corbeil.

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