jeudi 29 décembre 2011

Sur le blog de Nathalie Arthaud

Chapeau aux travailleurs de la sûreté aérienne en grève !

Mardi 27 décembre 2011

La grève des agents de sûreté s’est ter­mi­née sur l’obten­tion d’une prime annuelle de 1000 €. C’est loin des 200 € d’aug­men­ta­tion de salaire de base qui étaient reven­di­qués et cette prime est assor­tie de condi­tions telles que tous les sala­riés n’y auront pas droit inté­gra­le­ment. Les gré­vis­tes n’ont donc pas obtenu entière satis­fac­tion, mais leur lutte montre qu’il est tou­jours plus effi­cace de se battre que de bais­ser les bras. Et au-delà de cette avan­cée maté­rielle – qui abou­tit pour cer­tains pres­que à un 13e mois – cette lutte est une vic­toire morale arra­chée face à un patro­nat arro­gant et un gou­ver­ne­ment aux ordres des patrons.

Que n'a-t-on pas entendu à propos de leur grève ! « Preneurs d’otages », « pri­vi­lé­giés », « enfants gâtés », a répété la cho­rale bien orches­trée des patrons et du gou­ver­ne­ment. Eh bien oui, n’en déplaise à tous ces gens-là, le kéro­sène ne suffit pas. Sans les tra­vailleurs, aucun avion ne peut décol­ler et rien ne peut fonc­tion­ner dans la société.

Tout a été bon pour essayer de casser la grève : le défilé des minis­tres au ton plein de morgue, les mena­ces de licen­cie­ment ou de perte de l’agré­ment pré­fec­to­ral qui permet de tra­vailler dans les zones aéro­por­tuai­res sécu­ri­sées ; même des CRS en grand uni­forme sur les postes de contrôle.

Les employeurs n’ont pas ménagé leur peine pour empê­cher la grève de s’étendre. Les mêmes qui inter­di­sent aux sala­riés de mâcher un che­wing-gum pen­dant les heures de tra­vail, sont allés gra­cieu­se­ment porter des pizzas aux non-gré­vis­tes. Pour rem­pla­cer les gré­vis­tes, ils sont même allés cher­cher… les CDD qu’ils avaient licen­ciés aupa­ra­vant.

Malgré tout, la grève a tenu bon. Elle a réuni dans une lutte com­mune des sala­riés que bien des choses divi­saient, en pre­mier lieu le fait qu’ils n’avaient pas les mêmes patrons. Elle a uni les sala­riés à temps par­tiel à ceux à plein temps, elle a uni des anciens aux très jeunes, les femmes aux hommes, der­rière une seule et même reven­di­ca­tion. C’était une lutte fière, où chacun était cons­cient de se battre pour obte­nir le res­pect et récla­mer son dû.

Alors, je tiens à dire aux gré­vis­tes qu’ils ont rem­porté une vic­toire morale sur le patro­nat. Et nul doute que cette lutte ser­vira d’exem­ple à de nom­breux tra­vailleurs.

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