Lundi soir, la salle du conseil municipal était pleine... de parents d'élèves (et de journalistes venus filmer la séance) venus manifester leur colère après l'incendie d'une nouvelle école à Corbeil. L'équipe municipale n'a pas apporté de réponses concrètes aux habitants de la ville, s'enfermant dans une polémique politicienne stérile. Les parents d'élèves ont raison d'exprimer leur inquiétude et leur colère. De crier leur ras-le-bol des incendies et de payer les pots cassés.
Le vrai problème n'a pas été abordé. Celui de la politique clientéliste et électoraliste de l'ancien maire, Serge Dassault, dont le système politico-mafieux mis en place à coups de billets de banques (ce qui lui vaut des ennuis avec la justice) fait encore des vagues aujourd'hui.
Car nombreux sont ceux qui pensent -et à juste raison- que tous ces incendies sont liés à la politique passé du maire Dassault, qui a entretenu, entre 1995 et 2009, des liens douteux avec des jeunes désœuvrés mais aussi de véritables voyous (que l'on se souvienne - l'an dernier- des règlements de comptes à coup de revolver dans les rues de Corbeil entre hommes de mains et maître-chanteurs, tous anciens affidés du patron milliardaire).
La population paie les pots cassés des probables règlements de compte entre mairie et jeunes désœuvrés des quartiers qui aimeraient eux aussi passer à la caisse. Et elle exprime sa colère et elle a raison.
Car nombreux sont ceux qui pensent -et à juste raison- que tous ces incendies sont liés à la politique passé du maire Dassault, qui a entretenu, entre 1995 et 2009, des liens douteux avec des jeunes désœuvrés mais aussi de véritables voyous (que l'on se souvienne - l'an dernier- des règlements de comptes à coup de revolver dans les rues de Corbeil entre hommes de mains et maître-chanteurs, tous anciens affidés du patron milliardaire).
La population paie les pots cassés des probables règlements de compte entre mairie et jeunes désœuvrés des quartiers qui aimeraient eux aussi passer à la caisse. Et elle exprime sa colère et elle a raison.
A lire un article d'Essonne Info
Ce lundi soir, lors du conseil municipal de
Corbeil-Essonnes, les quelques cinquante personnes présentes dans la
salle étaient venues chercher des réponses quelques jours après les
attaques incendiaires sur trois bâtiments municipaux. S’ils sont rares à
être repartis satisfaits, ils ont tous pu assister au spectacle livré
par Bruno Piriou et Jean-Pierre Bechter.
Initialement prévu le 20 octobre
dernier, le conseil municipal de Corbeil-Essonnes s’est finalement
déroulé ce lundi soir. Comme priorité du jour, un retour sur les trois
attaques à la voiture-bélier enflammée dont ont fait les frais 3
bâtiments municipaux, sur les quartiers des Tarterêts et de la Rive
droite de Corbeil-Essonnes. Venus en nombre, parents d’élèves et
habitants corbeil-essonnois souhaitent avoir des réponses sur les
enquêtes en cours, l’avancée des travaux, et les mesures prises pour la
prochaine rentrée scolaire.
Arrivés de bonnes minutes avant le début du conseil, c’est dans le calme que ces derniers intègrent la salle, pendant que Jean-Pierre Bechter, alpagué par les journalistes, répond calmement aux questions.
Arrivés de bonnes minutes avant le début du conseil, c’est dans le calme que ces derniers intègrent la salle, pendant que Jean-Pierre Bechter, alpagué par les journalistes, répond calmement aux questions.
A 19h, le maire lance la séance
« L’actualité est particulièrement dramatique puisque 3 bâtiments municipaux ont été incendiés récemment. Je veux vous faire part de la situation et des mesures que nous sommes dans la possibilité de prendre. Vous savez bien que je travaille à temps plein sur ces dossiers, avec tous ceux qui m’entourent, avec les services municipaux dont je voudrais louer le dévouement, la qualité du travail, la présence sur le terrain et l’efficacité. Vous savez que je ne suis pas d’un naturel à chercher les caméras ni les articles, mais j’anime fortement, sincèrement, les équipes qui travaillent sur ces dossiers. Le SRPJ de Versailles, lui aussi travaille sur plusieurs hypothèses, et j’ai rencontré à plusieurs reprises les services de police, à qui j’ai remis les vidéos de l’affaire… Il va de soi que les trois attaques contre ces établissements publics ont toute été filmées… Et je pense qu’un certain nombre d’enseignements vont être tirés pour l’enquête sur ces dossiers. Je souhaite un plein succès aux policiers qui s’occupent de l’enquête… »
« Vous savez que j’ai aussi demandé à M. le Ministre, à titre exceptionnel, une subvention d’équilibre pour nous aider à faire face aux dépenses… A Jean-Macé, à ce jour, le nettoyage est en cours. Le nettoyage du centre de loisir est terminé, il ouvrira normalement le mercredi 5 novembre. Les 8 classes de l’étage sont nettoyées, il reste les 5 classes en bas qui posent un problème. Il faut refaire les huisseries et les plafonds, et les délais sont de 6 semaines. Ce qui signifie que ces classes n’ouvriront que lors de la rentrée du mois de janvier prochain. Le réfectoire est à nettoyer aussi… En ce qui concerne Le Paradis, le nettoyage est en cours, il sera terminé cette semaine aussi bien pour la maternelle que pour l’école élémentaire. Le 3 novembre la maternelle va ouvrir ses 5 classes sans problèmes. Le 5 novembre, le centre de loisir Le Paradis va ouvrir. Nous allons utiliser le réfectoire de la maison de quartier Rive droite qui est impeccable, et nous avons organisé le transfert des enfants pour le déjeuner avec une sécurité maximum et des effectifs renforcés. En ce qui concerne le rez-de-chaussée proprement dit, nous attendons le passage de l’expert qui doit venir dire si la structure a bougé ou non pour l’ouverture des 6 classes élémentaires à l’étage. »
Bruno Piriou donne la parole aux parents d’élèves
Jean-Pierre Bechter indique
ensuite aux parents d’élèves que les 6 classes de l’école élémentaire Le
Paradis iront à Bourgoin si leur école n’était pas dans la possibilité
de les accueillir. Une réponse visiblement peu rassurante.
« C’est une école déjà surchargée. Ils sont déjà surchargés niveau cantine, si on leur met 6 classes en plus ça va être compliqué. On voudrait savoir comment va se passer la pause méridienne pour 6 classes en plus dans une école déjà surchargée. La question de la cantine se pose. Ils sont en plus en bord de Seine, j’espère qu’il y aura du monde pour faire traverser nos enfants, parce qu’il y a des parents très inquiets. »
« Je suis parent de deux élèves à
l’école Le Paradis. Je n’ai été appelé ici par personne, sauf par mon
implication dans cette ville. Je trouve ça assez désagréable que vous
soyez obligé de rappeler que ce serait éventuellement M. Piriou qui
aurait fait déplacer les parents d’élèves… Ensuite vous nous parlez
d’une lettre qui a été envoyée, mais nous n’avons rien reçu. Pour le
moment, il faut qu’on vous pose la question de savoir où vont aller les
élèves de l’élémentaire Paradis pour savoir… Tout ça pour dire que
l’interaction entre vous et nous n’est pas forcément au top. Est-ce que
vous comprenez qu’on est des parents d’élèves avant tout ? Vous pourriez
au moins vous adresser à nous correctement. La semaine dernière le
conseil municipal a été annulé, on a été reçus par un papier sur une
porte fermée pour nous signaler qu’on aurait pas d’interlocuteur », se souvient Antoine.
Puis un grand n’importe quoi
La tension monte entre M.
Bechter et les parents d’élèves. Ces derniers reprochent au maire de les
accuser d’être des « sbires » de l’opposition. Bruno Piriou prend
ensuite la parole. Le règlement de comptes peut alors commencer.
« Vraiment il ne faudrait pas sous-estimer l’émotion qu’à suscité l’incendie de trois bâtiments publics mais aussi, nous avons appris ça plus tard, l’agression contre le siège du bâtiment de l’agglomération quelques jours auparavant, où les agresseurs ont dit qu’ils souhaitaient revenir (à la police). Le rôle des élus dans cette ville, c’est de partager la colère et l’émotion, je dirais la peur aussi. Et notre angoisse à plusieurs cette nuit, j’imagine la votre aussi, c’était de se demander si ce lundi matin, ça n’allait pas recommencer. On est pas là pour polémiquer, on est là pour réfléchir ensemble pour empêcher que cela ce reproduise. Que les parents et les enseignants se mobilisent, n’y voyez là aucune récupération politique. Ce serait quand même scandaleux qu’on fasse de la politique politicienne, sur le malheur des enfants, de leurs enseignants et de leurs parents.Je voudrais exprimer que nous en avons marre. On ne parle de Corbeil-Essonnes, essentiellement, que pour des actes de ce type là. Ce n’est pas la première fois. Moi je ne parle qu’en mon nom, d’homme politique qui se bat depuis 20 ans dans cette ville, avec d’autres, pour dire que, ça suffit ! Ce n’est pas un incident isolé M. le maire. Il y a 3 ans, c’était 11 bâtiments publics. Il n’y a aucune intuition, je n’interprète pas. Je dis, nous sommes dans une ville un peu spéciale… avec de nombreux élus mis en examen, avec des faits graves. Vous êtes sûrement le seul maire de France à avoir une si grande protection…. Le ministre de l’intérieur et la ministre de l’éducation nationale, sont allés au commissariat de Corbeil pour allé voir les 4 policiers de la bac, j’aurais aimé vous y voir… «
Après avoir pris le parti des
habitants et des parents d’élèves, Bruno Piriou évoque donc les
nombreuses enquêtes en cours sur la ville. Jean-Pierre Bechter qui avait
visiblement préparé sa défense, n’en demandait pas temps pour
contre-attaquer.
« Premièrement je n’ai pas été invité à aller au commissariat de police, à ma grande surprise… Mais je vais raconter une histoire judiciaire ici. Et Aline, j’aimerais que tu donnes à la presse le document dont je vais parler. En 2008, M. Dassault est accusé par une dizaine de personnes. M. Piriou sollicite le suffrage et le faux témoignage d’une dizaine de personnes. Le conseil d’Etat annule l’élection de M. Dassault, mais M. Dassault porte plainte. La justice marche doucement, mais fermement, et avec autorité. Et, il y a moins d’un mois, une ordonnance devant le tribunal correctionnel d’Evry a été prise par le juge d’instruction. Dans lequel 4 des accusateurs de M. Dassault ont reconnu qu’à la demande de M. Piriou ils avaient fait de faux témoignages… Pendant 5 ans vous avez été témoin assisté dans ce dossier, c’est le juge qui le dit… Et donc vous allez vous retrouver à la barre du tribunal l’année prochaine pour répondre de ces faits. Vos méthodes qui consistent à salir la ville sont inadmissibles… »
« Et nos enfants, et nos enfants »,
peut-on entendre crier dans la salle. C’est ensuite dans une cacophonie
ambiante que de nombreux parents d’élèves et autres habitants quittent
le conseil municipal. Les réponses reçues ont plus ou moins été à la
hauteur des attentes.
« On est tous inquiets. On se
demande ce qui se passe. Le conseil de ce soir ne nous a pas rassuré, ça
s’est fini sur un règlement de comptes entre politiciens. Ce n’est pas
ce que les citoyens attendaient. Je comprends parfaitement les parents
d’élèves, ils s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants », concède Attendu, simple habitant du quartier.
« Il y a plein de questions. On a
pas d’information. On a aucun contact avec la mairie. On ne sait
toujours pas pour nos enfants. On a pas de proposition pour un accueil
décalé. A chaque fois ils reculent l’échéance. On va mettre nos enfants
dans des autres écoles déjà surchargées. Le périscolaire pendant la
cantine ça va être une horreur. Je ne me sens pas en insécurité, je me
sens méprisée par ma mairie », peste à son tour Saliha, mère d’un enfant basé à l’école Le Paradis.
« Je suis très déçue et assez
révoltée. On se retrouve face à des interrogations. On a aucune réponse
de la part de la mairie. Il ne dit rien sur l’adaptation, la
scolarisation… Je suis scandalisée par la réponse qu’il donne. Il sort
des affaires contre M. Piriou, je trouve ça lamentable. Et puis il nous
dit qu’il nous a écrit, mais ce qu’il ne dit pas c’est que la lettre est
partie aujourd’hui (hier) », s’exclame Cécile mère de deux enfants scolarisés à l’école Le Paradis.
« Ce qu’on attendait de la mairie
c’est d’avoir ces réponses-là. On savait très bien qu’il fallait
attendre l’expert. Je sais que c’est hyper compliqué. Nous, on a trouvé
des réponses pour la maternelle. Et c’est bien beau de mettre la
responsabilité sur le maire, mais en tant que parent d’élève je suis là
pour être constructive. Jean Macé, c’est plus dramatique que nous », conclut en relativisant Avida, mère d’un enfant scolarisé à la maternelle de l’école Le Paradis.
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