mardi 17 juillet 2012

La Snecma condamnée pour discrimination salariale

La Cour de cassation vient de condamner la Snecma de Corbeil pour discrimination salariale à l’égard de Sylvie Men, une technicienne, déléguée CGT, ma collègue de travail. Je suis de tout coeur avec elle et toutes les autres qui continuent à se battre. La Snecma doit payer à Sylvie, 41 000 euros de dommages et intérêts pour réparer trente ans de discrimination et l’augmenter de 208 euros par mois. Ce n'est que justice. Deux autres collègues, Elisabeth et Christiane, sont en attente d’une décision de la Cour de cassation en septembre. 

La direction de la Snecma, qui ne cesse de vanter son « modèle social » dont la pierre angulaire serait « le respect des personnes » vient donc de se prendre les pieds dans le tapis ! Sa fameuse « égalité professionnelle » qu’elle nous sert à toutes les sauces a du plomb dans l’aile.

Depuis 2005, la « Commission égalité professionnelle » du Comité d’Entreprise, initiée par des militantes de la CGT, et des ouvrières non syndiquées, a combattu les discriminations salariales dans l’usine, partant du constat qu’en moyenne les femmes, à travail égal et à qualification égale, touchaient 15 % de moins que les hommes sur une carrière. Avec également l'appui des militants. Car il y a aussi des militants hommes qui dénoncent cette injustice dans l'usine.

A la demande d’une augmentation salariale, la direction avait répondu à l’époque, en 2005, par le mépris et des hausses de salaires dérisoires. Huit salariées avaient donc porté plainte devant les prud’hommes. Déboutées en 2009, seules trois décidaient de continuer faisant fi des pressions des chefs et de la direction. 

Ainsi pendant toutes ces années, la direction de la Snecma s’est acharnée contre ces salariées qui avaient eu l’audace de contester la politique salariale discriminatoire du groupe. Faisant flèche de tout bois, celle-ci s’est empressée de nier les faits, de maquiller la réalité, de multiplier les chantages et les pressions, allant jusqu’à récuser les juges des prud’hommes ou à faire dire, en substance, à l’une de ses avocates que les salariées de la Snecma n’avaient pas à se plaindre car mieux payées qu’une caissière de supermarché ! Mais cela n’a pas suffit. La Snecma a été de nouveau condamnée comme l’avait déjà été la direction du site de Gennevilliers, en 2010, pour les mêmes faits. La Snecma Gennevilliers avait alors dû payer 280 000 euros d’indemnités à plusieurs ouvrières discriminées.

Cette victoire nous réjouit tous. Mais elle ne fait pas oublier qu’il y a encore bien d’autres ouvrières et techniciennes qui sont discriminées et qui devraient être indemnisées et augmentées.

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