Une cinquantaine de salariés de la fondation Dassault de Corbeil-Essonnes sont mobilisés dans une grève depuis lundi 1er février.
Pour
gagner une implantation dans la ville de Corbeil-Essonnes dont il
prévoyait de conquérir la mairie, le milliardaire Serge Dassault y avait
basé en 1993 cette fondation portant son nom et destinée à accueillir
un public handicapé. Le personnel regroupe 70 professionnels et la
fondation profite de financements publics à travers les conseils
départemental et régional.
Même si cela ne s’était pas traduit par des arrêts de travail, le
personnel fait face, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction il y a un
an, à des pressions incessantes, qui vont des petites remarques
dégradantes aux menaces directes de licenciement. La direction cherche
surtout, à travers son management, à imposer une discipline de travail
demandant au personnel davantage de flexibilité et de polyvalence. Le
discours est à la mode chez les directeurs contaminés par les exigences
patronales et se relaie dans des environnements de travail peu habitués à
l’affronter collectivement.
Pour faire passer cette nouvelle organisation de travail davantage
marquée par la polyvalence, la direction invoque des directives du
conseil départemental, plus exigeantes sur le plan financier. Dans ce
yoyo entre fondation et département, les salariés sont baladés sans
trouver de véritables interlocuteurs.
Alors, c’est le mérite de la grève d’être une réponse collective des
salariés, qui jusque-là subissaient individuellement les pressions de
l’encadrement. Les grévistes veulent que chacun soit reconnu dans son
métier et dans ses droits.
A Corbeil, des salariés de la fondation Dassault en grève
Sébastien Morelli | | MAJ :
Corbeil-Essonnes, ce lundi matin. Une cinquantaine de salariés, sur 70, dénoncent le management de leur direction. (LP/S.M.)
Ils
étaient mobilisés dès 7 heures du matin. Une cinquantaine de membres du
personnel, sur 70, de la fondation Serge Dassault, ont manifesté toute
la journée devant les grilles de leur établissement rue Dauphine à
Corbeil-Essonnes. Ce foyer de vie accueille 60 adultes en situation de
handicap.
Emmenés par la CGT
et la CFDT, les grévistes ont voté la poursuite de la grève ce mardi.
En attendant, un service minimum est assuré pour les pensionnaires. « Ce
mouvement concerne nos conditions de travail, éclaire l’un des
manifestants. Depuis un peu plus d’un an, une nouvelle direction est en
place et pratique un management anxiogène fait de menaces de
licenciements, de pressions… »
La plupart des salariés grévistes
disent avoir été reçus par la médecine du travail. « Nous avons eu une
vingtaine d’arrêts maladie en moins d’un an, certains prennent des
antidépresseurs. C’est du jamais vuchez nous », détaille Christophe, un
éducateur de nuit.
« Nous sommes confrontés à une résistance face à
des changements dans l’organisation du travail, se défend Pierre Rius,
directeur général de l’association des amis de la fondation Serge
Dassault. Il n’y a pas de menace sur l’emploi, au contraire. Nous avons
transformé des CDD en CDI, mais avec des personnels qui peuvent tourner
dans plusieurs équipes. Notre secteur connaît des évolutions profondes
qui nécessitent des aménagements dans le fonctionnement des services. »
Un autre article du ParisienCorbeil-Essonnes, lundi 1er février. Les manifestants ont voté la poursuite de la grève. (LP/S.M.)
En grève illimitée depuis lundi,
une cinquantaine de membres du personnel, sur 70, de la fondation
Dassault à Corbeil-Essonnes, a décidé de poursuivre le mouvement ce
mercredi.
Une délégation a bien été reçue par le directeur général ce mardi matin mais les négociations n’ont pas avancé. Les
grévistes dénoncent leurs conditions de travail et notamment le
management dont ils se disent victimes depuis l’arrivée d’un nouveau
directeur il y a un peu plus d’un an.
Cette structure, située rue Dauphine, accueille 60 adultes handicapés.
Des personnels du foyer de vie pour personnes en situation
de handicap de Corbeil-Essonnes, formant partie de la Fondation Serge
Dassault, sont en grève depuis le début de la semaine. Des nouvelles
modalités d’organisation du travail sont au centre des tensions entre
une large partie des salariés et leur direction.
Les voitures défilent, devant le grand portail blanc de la Fondation
Serge Dassault. L’emblématique bâtisse, qui donne sur la rue de la
Dauphine, est bien bruyante en ce lundi après-midi. Aux klaxons et
signes de la mains des conducteurs répondent les slogans et la sono des
grévistes. Ils sont installés depuis la matinée devant l’entrée du foyer
de vie. 60 résidents sont accueillis au sein de cet institut
spécialisé, plus une vingtaine dans des foyers en ville, dont les
activités sont destinées à la prise en charge de personnes souffrant
de déficit mental.
Pour les accompagner au quotidien, l’établissement est formé
d’environ 70 professionnels, dont une majorité liée au travail social,
agents médico-spécialisés, éducateurs, auxiliaires… Ce lundi, plus de la
moitié ont débrayé à l’appel de leurs représentants du personnel, et
d’une manière générale les salariés des services concernés par les
réorganisations. Car c’est là le noeud du conflit opposant le personnel
en grève et sa direction. En discussion depuis plus d’un an sur des
nouvelles modalités de travail et d’organisation, les deux parties n’ont
toujours pas trouvé de terrain d’entente, et la direction entend mettre
en oeuvre ses dispositions au 1er avril.
Une décision contestée par les grévistes : « on n’a rien contre des évolutions, on s’est adapté aux lois de 2002, 2008 » décrit Christophe Delacourt, salarié du foyer de vie, « mais
là il y a le risque que les résidents deviennent des clients, nous on
deviendrait des techniciens. C’est un problème de fond, qui se pose dans
tous les foyers de vie, il faut garder une dimension éducative, ce qui
fait la spécificité de nos métiers ». Car les réaménagements
d’horaires, l’augmentation des remplacements ou encore le management
sont fortement décriés par les personnels mobilisés. « C’est anxiogène, les décisions sont arbitraires, les projets sans suivis, et sans concertation » souffle Ferroudja Joly, déléguée du personnel CGT.
Du côté de la direction cependant, on réfute les arguments des
salariés grévistes. Pierre Rius, le directeur général de l’Association
des amis de la Fondation Serge Dassault, conteste le constat
d’exaspération de ses équipes : « on est dans une situation de
gestion de changement. Il s’agit d’aménagements assez bénins que l’on a
proposé, négociés durant toute une année ». Selon lui, le secteur médico-social tout entier « est en profond changement » et c’est pourquoi « il est nécéssaire que ça bouge »
juge le représentant de la Fondation Serge Dassault, qui regroupe,
outre Corbeil, un établissement à Mennecy et un récent ouvert dans le
quartier de la Papeterie.
Après une rencontre ce mardi matin, la situation semble toujours bloquée. Les grévistes se disent « dans une action qui doit amener la médiation »
mais leurs revendications ne semblent pas porter écho. Au niveau de la
direction générale, on pari plutôt sur un essoufflement du conflit : « je ne sais pas si le mouvement durera, car ils perdent de leur salaire chaque jour » jauge Pierre Rius. Les résidents doivent de leur côté attendre que les choses se résolvent. « On leur a proposé un service minimum, dans le souci des résidents et familles, mais ils ont refusé » affirme la déléguée du personnel, quant à la direction, elle assure que « la Fondation fait beaucoup pour cet établissement ».
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