Un article du journal Lutte Ouvrière sur les ventes d'armes par Dassault
Dassault - Argenteuil : les vautours
03 Février 2016
Après avoir asséché les finances
publiques pendant plusieurs décennies avec le programme Rafale, Dassault
bombe le torse pour avoir réussi à décrocher deux contrats à l’export,
avec l’Égypte et le Qatar. Mais les tensions qui s’exacerbent au
Moyen-Orient sous la houlette des grandes puissances, et notamment de la
France, lui mettent davantage l’eau à la bouche.
L’éditorial du journal d’entreprise Dassault Mag, signé du PDG Éric Trappier, illustre le cynisme des objectifs visés : « Contrairement
à ceux qui voulaient toucher les dividendes de la paix après la chute
du mur de Berlin, nous avons toujours su que la paix est un dividende de
l’effort de défense. C’est aussi pour cela que nous faisons notre
métier. »
C’est bien entendu au nom de la lutte contre le terrorisme que
Dassault entend, lui, toucher les dividendes de la guerre. Et, comme il
faut rendre tout cela présentable, le PDG, flanqué des représentants de
toutes les organisations syndicales, est allé lui aussi « rendre hommage aux victimes du Bataclan ».
Il est vrai que Dassault lui-même ne s’est pas risqué à une telle
démonstration, tant elle serait apparue choquante aux yeux de tous, mais
il y a délégué son premier violon, qui a affirmé aux salariés « l’avoir fait en votre nom à tous ». Mais à qui a-t-il donc demandé ?
Si Dassault a tenu à embarquer les organisations syndicales avec lui,
c’est aussi qu’il compte faire taire tous ceux qui, à l’usine, tout en
étant profondément choqués par ces attentats terroristes, ne se sentent
pas pour autant solidaires des va-t-en-guerre et de celui qui compte
bien en faire pour lui-même une opération très rentable.
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