Un article du journal Lutte Ouvrière
18 Novembre 2015
Hollande, Valls, tous les politiciens
et toute la presse répètent à l’envi que la France est en guerre. Cette
guerre aurait officiellement commencé après les attentats contre le
World Trade Center de New York, le 11 septembre 2001, et opposerait le
camp des démocraties au terrorisme islamiste. Les massacres du vendredi
13 novembre à Paris en seraient le dernier développement.
Mais,
quoi qu’en disent les commentateurs complaisants, ce monde de
violences, de massacres, d’oppression et d’ignominies sans fin n’est pas
né le 11 septembre, accouché par Ben Laden. Il est le résultat de
l’expansion du capitalisme à toute la planète, une expansion qui s’est
faite par le fer et par le feu, de la Chine à l’Afrique, du Moyen-Orient
à l’Australie. Les populations ont été massacrées, réduites au travail
forcé, déportées. Et, contrairement à ce que prétendent les défenseurs
béats des démocraties impérialistes, cette domination prévaut encore,
sous des formes à peine transformées.
Comment qualifier autrement la situation d’une grande partie de l’Afrique, ravagée par les dictatures, les guerres civiles, les épidémies, mais où les mines fonctionnent sous la protection de gardes armés et où les casernes françaises sont là pour assurer l’ordre ? Qu’est-ce donc que le Moyen-Orient sinon le champ clos d’affrontements barbares, autour des richesses pétrolières, détenues, en fin de compte, par les impérialistes ou leurs agents ?
Alors oui, la France, du moins la France du capital, est en guerre. En guerre depuis longtemps pour piller le morceau de planète qu’elle s’est taillé à coups de fusil, le conserver contre les autres vautours, le préserver contre les révoltes des peuples opprimés. Cette guerre a pris divers noms, expéditions d’Afrique ou du Tonkin, guerre du Rif, guerre d’Indochine ou d’Algérie et les multiples interventions d’aujourd’hui, aux noms poétiques, Harmattan, Serval ou Sangaris.
La politique de terreur sur les populations est la norme dans cette
guerre séculaire, comme elle le fut en Europe il n’y a pas si longtemps,
comme elle peut le redevenir ici. Les tueurs de Daech ne sont hélas pas
des extra-terrestres, mais des rejetons de ce monde malade. Et c’est à
cette maladie qu’il faut s’en prendre.
Comment qualifier autrement la situation d’une grande partie de l’Afrique, ravagée par les dictatures, les guerres civiles, les épidémies, mais où les mines fonctionnent sous la protection de gardes armés et où les casernes françaises sont là pour assurer l’ordre ? Qu’est-ce donc que le Moyen-Orient sinon le champ clos d’affrontements barbares, autour des richesses pétrolières, détenues, en fin de compte, par les impérialistes ou leurs agents ?
Alors oui, la France, du moins la France du capital, est en guerre. En guerre depuis longtemps pour piller le morceau de planète qu’elle s’est taillé à coups de fusil, le conserver contre les autres vautours, le préserver contre les révoltes des peuples opprimés. Cette guerre a pris divers noms, expéditions d’Afrique ou du Tonkin, guerre du Rif, guerre d’Indochine ou d’Algérie et les multiples interventions d’aujourd’hui, aux noms poétiques, Harmattan, Serval ou Sangaris.
La France du capital est en guerre. Cette guerre de pillage n'est pas la nôtre. Les bombardements en Syrie contre Daesh font aussi des victimes civiles. | . |
Paul GALOIS